L’armée dominicaine a été placée en état d’alerte à la frontière avec Haïti jusqu’à la libération dimanche de deux ressortissants dominicains qui avaient été kidnappés par des haïtiens dans la région de Dajabòn (280 km au nord-ouest de Santo Domingo), rapportent les médias dominicains.
Selon les autorités de la république voisine, les deux hommes avaient été enlevés samedi puis menacés de mort alors qu’ils nettoyaient le lit de la rivière Massacre avec deux pelles mécaniques. La Police Nationale d’Haïti a pu finalement procéder à leur libération dans la ville de Fort Liberté (Nord-Est).
L’incident est survenu à la suite du vol en territoire haïtien d’une vingtaine de têtes de bétail, dont deux chevaux, par des éleveurs dominicains. Leur restitution était exigée pour empêcher l’exécution des deux ex-otages.
Pour leur part, les aviculteurs dominicains ont affirmé que l’objectif de leur offensive était de pressurer les autorités haïtiennes afin de pouvoir récupérer plus d’une centaine d’animaux qui leur auraient été volés au cours du mois de février. Ils accusent les haïtiens d’avoir commis de nuit "toutes sortes d’actes délictueux".
L’Armée Nationale dominicaine, le Corps spécialisé de sécurité frontalière (CESFRONT) et la police s’étaient rapidement mobilisés provoquant une vive tension dans la zone frontalière.
Le consul haïtien à Dajabòn, Jean-Baptiste Bien-Aimé, a qualifié l’incident d’isolé.
Cependant, on craint qu’il n’affecte davantage le marché binational de la province qui tourne au ralenti depuis deux semaines en raison de l’irritation grandissante des commerçants dominicains face au maintien de l’embargo haïtien sur les produits avicoles provenant de la République Dominicaine où le virus de la grippe aviaire a été découvert en décembre dernier.