Selon un rapport de Refugees International, 70 % des quelque 1300 camps de sinistrés établis dans la foulée du séisme du 12 janvier ne sont toujours pas supervisés conformément par la communauté internationale.


Près de dix mois après le tremblement de terre, des milliers d’Haïtiens sont logés dans ces camps de toile et vivent dans des conditions épouvantables, soutient l'organisation. Ils peinent à se nourrir et craignent d'être intimidés ou délogés. Les femmes vivent en plus dans la peur d'être violées.

RI affirme qu'à l'heure actuelle, la violence sexuelle augmente dans les camps. « Le taux de grossesse parmi les adolescentes est extrêmement élevé dans les camps et les agences médicales ont rapporté à Refugees International qu'elles doivent traiter de nombreux cas de complications à la suite des tentatives d'avortement dans la rue. Certaines de ces filles n'ont pas plus de 10 ans. »

L'organisation ajoute que « des femmes et des filles se voient forcées de vendre leur corps contre de la nourriture, surtout depuis qu'un terme a été mis aux distributions générales de nourriture en avril. L'accès aux activités qui génèrent des revenus diminuerait l'exploitation sexuelle et les abus commis contre les femmes et filles ».

Refugees International montre du doigt le Haut Commissariat aux droits de l'homme de l'ONU, responsable des opérations de protection de la population, et l'Organisation internationale pour les migrations, qui a le mandat de coordonner et administrer les camps.

Le Haut Commissariat aux droits de l'homme, dit l'organisation, n'a pas d'expérience opérationnelle dans le domaine de la protection en cas de catastrophe, dit-elle, tandis que l'Organisation internationale pour les migrations n'a sur le terrain que trois officiers de protection à sa disposition. Comme ces derniers n'ont aucun lien avec des officiers de protection locaux, la sécurité dans les camps est tout à fait inadaptée, conclut l'organisation non gouvernementale.(hpn)