Pressenti pour se succéder à lui-même comme chef de gouvernement, Jean-Max Bellerive a répondu, vendredi, à une convocation des commissions Anti-corruption et Justice du Sénat de la République. Le fonctionnement de la Commission intérimaire sur la reconstruction d'Haïti (Cirh) qu'il co-préside et l'utilisation du fonds Petrocaribe ont été à l'ordre du jour.
Un lot de documents a été laissé aux parlementaires à la sortie du Premier ministre démissionnaire au salon diplomatique du Sénat. Pressenti pour se succéder à la tête de la Primature, Jean-Max Bellerive, secondé par son ministre de l'Economie et des Finances, rendait des comptes aux membres des deux commissions parlementaires sur le fonctionnement de la Commission intérimaire pour la reconstruction d'Haïti (Cirh) et l'utilisation du fonds Petrocaribe.

« Quelque 393 millions de dollars, dit-il, ont été engagés depuis la création du fonds sous la présidence de René Préval dans le cadre d'un accord avec le Vénézuela d'Hugo Chavez. Les fonds Petrocaribe ne sont pas différents de ceux de l'Usaid ou de l'Union Européenne », a indiqué Bellerive, un tantinet agacé par des interrogations pour le moins méchantes sur le fonds. « Je ne sais pas si c'est avec le président Chavez qu'ils ont des problèmes, s'interroge le chef du gouvernement démissionnaire ? A l'instar de toutes les autres coopérations, nous avons les mêmes obligations de gestion parce que les fonds Petrocaribe rentrent dans le budget national ». Nous soumettrons, ajoute-t-il, les rapports tant à la Cour supérieure des comptes et du Contentieux administratifs qu'au Parlement ».

L’avenir de la CIRH
C’était le deuxième sujet à l’ordre du jour de cette rencontre.
L'avenir de la CIRH ?

Le chef du gouvernement a révélé que seulement 13% des 4.6 millions de dollars promis à New-York pour l'année 2010-2011 sont gérés par l'Etat haïtien ; 28% par les agences multilatérales ; 27% par les ONG et 31% en appui au gouvernement. La part du lion donnée aux Ong pousse certains parlementaires à entamer le processus de révision de la loi régissant ces organisations qui n'ont pas de compte à rendre à l'Etat haïtien. Au regard de la loi en vigueur, déplore le sénateur Kely C. Bastien, le ministère de la Planification et de la Coopération externe autorise le fonctionnement des ONG mais ne contrôle pas leurs activités. « Il faut revoir cette loi pour que l'Etat haïtien puisse contrôler les ONG, plaide l'ancien président du Grand Corps.
Un groupe de sénateurs, notamment Steven Benoît, William Jeanty et Evalière Beauplan, sont intéressés pour que d'ici la fin du mois de juillet le document soit déposé au Parlement. La loi sur les ONG, dit-il, sera un élément clé dans l'avenir de la CIRH en octobre prochain.