Une majorité de députés rejette le choix de Robert Manuel: des parlementaires accusent le chef de l'Etat et les partis politiques consultés de faire choix de citoyens ineligible.

Le choix du premier ministre désigné Robert Manuel a été rejeté ce jeudi par la chambre des députés avec 57 voix contre, 22 pour et 6 abstentions.
Le rapport de la commission qui était chargée d'étudier le dossier de M. Manuel, avait conclu à l'inéligiblité de M. Manuel, son profil ne correspondant pas aux critères exigés à un citoyen pour devenir premier ministre en haïti.
Selon le document, il n'avait entre autres pas de carte d'identification nationale (carte electorale), pas de titres de propriété et n'avait pas résidé au pays pendant les 5 ans précédé sa designation au poste de premier ministre, comme l'exige la constitution.
La parabole du chauffeur et du véhicule aurait facilité la tache aux députés qui n'ont pas reellement fait de grands debats à la suite de la présentaton du rapport.
Plusieurs députés ont quand même rendu le chef de l'Etat et certains leaders politiques responsables de ce 2ème vote de rejet de la chambre en l'espace d'un mois. Les députés s'étaient opposés le 12 mai au choix de Pierre Ericq Pierre.
Après le vote du 12 juin, les parlementaires ont fait savoir que le président de la Repuiblique et les leaders consultés devraient penser à choisir quelqu'un qui réunit toutes les conditions exigées par la constitution de 1987.
Le député Fritz Gérald Bourjolly décline toute responsabilité de la chambre dans le retard enregistré pour doter le pays d'un nouveau gouvernement, deux mois après le vote de censure infligé le 12 avriil au premier ministre Jacques Edouard Alexis.
"Nous ne pourrons jamais en tant que représentants du peuple, voter en faveur de n'importe qui, a lancé M. Bourjolly, appelant les responsables de partis politiques à cesser de placer leurs intérêts personnels avant ceux de la nation.
L'un des députés à avoirr soutenu Robert Manuel, Jonas Coffy a cru voir la main d'Alexis dans le rejet de Manuel.
Il a fait état d'une force qui a empêché la ratification de Robert Manuel. Et cette force comprendrait entre autres, a-t-il dit, des députésanciens policiers qui auraient participé dans le passé àla perpétration d'actes malhonnêtes.
Il y aurait ausi, selon lui, la force de la drogue qui influencerait les décisions à la chambre des députés.
Selon les observateurs, les rejets consécutifs de Ericq Pierre et de Robert Manuel permet aussi de voir une chose: les partis politiques n'ont plus de contrôle réel de leurs ressortissants à la chambre.
Ils appuient le choix d'un premier ministre et leurs parlementaires votent dans le sens contraire.
La question aujourd'hui est de savoir: sur qui le président Preval jettera son 3ème dévolu ou peut-être qui sera la prochaine victime?