Cinq mille personnes, victimes du choléra en Haïti, exigent des Nations unies des centaines de millions de dollars de compensations pour l'épidémie attribuée par certains scientifiques à des Casques bleus, ont indiqué leurs avocats mardi.

Selon l'Organisation mondiale de la santé, l'épidémie a tué 6.600 personnes depuis qu'elle a éclaté il y a un an et le nombre de cas devrait atteindre la barre du demi-million d'ici la fin de l'année.

En juin, une étude publiée par les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies avait conclu que le choléra avait été introduit à Haïti par les Casques bleus népalais stationnés dans le pays.

Les avocats des victimes demandent aux Nations unies 100.000 dollars de compensation pour chaque mort et 50.000 dollars pour chaque personne infectée.

Le groupe d'avocats a précisé qu'il représentait 5.000 malades ou familles de personnes décédées et a menacé de déposer une plainte en bonne et due forme si l'ONU ne verse pas de compensations.

"L'épidémie de choléra est directement imputable à la négligence, la négligence flagrante et l'indifférence délibérée des Nations unies pour la santé et la vie des citoyens haïtiens", a souligné le groupe d'avocats dans une pétition commune.

Les avocats ont affirmé que les Nations unies avaient tenté d'étouffer les causes de l'épidémie jusqu'à ce qu'un groupe d'experts indépendants rende public un rapport en mai dernier. Dans ce rapport, ces experts incriminaient une souche venue d'Asie du sud tout en se gardant de pointer les Casques bleus népalais.

La pétition a été envoyée au siège de l'ONU à New York et à la mission de l'ONU en Haïti la semaine dernière.

Le porte-parole de l'ONU Martin Nesirky a confirmé mardi que la demande de compensations a été reçue vendredi. "Elle sera prise en considération par les organes concernés de l'ONU", a-t-il dit à la presse.

L'ONU travaille "pour faire tout son possible pour que l'épidémie soit contrôlée, pour soigner et soutenir ceux qui sont affectés par le choléra et à terme éradiquer le choléra d'Haïti", a-t-il assuré.