Le délai de 15 jours, donné par le Ministre de la Défense Nationale, Me Thierry Mayard-Paul, aux hommes en treillis se réclamant des ex FAd'H (Forces armées d’Haïti) de déposer les armes et de quitter les anciennes bases occupées illégalement, est expiré. La situation sur le terrain, reste inchangée.

Madame Elianne Nabaa, responsable de l’information de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haïti (Minustah) a estimé lundi que des actions concrètes devraient être entreprises suite à l’expiration du délai de 15 jours. Elle a indiqué que les casques bleus sont prêts à intervenir pour désarmer et déloger les groupes armés qui occupent d'anciennes installations des ex FAd’H. Précisant toutefois, que la force onusienne, ne peut intervenir qu'en appui à la Police Nationale d’Haïti (PNH) et que cette aide doit être officiellement sollicitée par les autorités haïtiennes concernées « Nous sommes disponibles et disposés, prêts à coopérer si l’on sollicite l’assistance de la Minustah, mais c’est à la PNH qu'il incombe de passer à l'action. »

De son côté, Réginald Delva, le Secrétaire d'État à la Sécurité publique, a fait savoir vendredi dernier que, « suivant un accord avec les autorités, ces citoyens ne seront pas contraints de vider les lieux, mais n’auront pas, le droit de circuler en tenue militaire et armés » précisant que les négociations se poursuivaient.

Des Parlementaires et des membres de la Société Civile ont réagit face à l’immobilisme du Gouvernement dans cette affaire. Pierre Espérance, Directeur exécutif du Réseau National de Défense de Droits Humains (RNDDH) dénonce fermement ce qu’il appelle le manque de fermeté des autorités « C'est une situation que ni les parlementaires, ni la population ne devraient accepter. » Pour le Député Ronald Larèche, membre de la Commission justice et sécurité publique de la Chambre des députés, la Minustah ne devrait pas attendre l’autorisation du Gouvernement pour désarmer et déloger les groupes qui occupent les anciennes bases, cela relevant, selon lui de leur mandat... Quant au Président de la Chambre basse, le Député Levaillant Louis-Jeune, il en appelle au Directeur Général de la PNH, Mario Andrésol, lui demandant de traquer ceux qu’il qualifie de bandits, pour garantir la Paix dans le pays...