L’ex-PM Bellerive écrit à la presse réclamant le droit de réponse concernant le rapport de la commission d’audit nommée par son successeur le PM démissionnaire Gary Conille remettant en question des contrats signés par le gouvernement Bellerive pendant la période d’urgence post séisme.
Jean Max Bellerive dit entre autres : ‘Une campagne de presse, de toute évidence commanditée, menée tambour battant autour de contrats de travaux publics ou de services engageant ma signature avec des firmes dominicaines et haïtiennes est en cours. Pour les tenants de cette opération de lynchage médiatique, ces contrats auraient été conclus dans des conditions irrégulières par le seul fait qu’ils seraient intervenus dans les jours qui ont précédé la cérémonie de passation des pouvoirs au Président Martelly ou dans les semaines qui ont suivi sa prise de fonction, ou encore par le fait que des procédures liées à la passation des marchés publics n’ont pas été totalement et scrupuleusement respectées. Pourtant l’on semble oublier que l’alinéa 2 de l’article 3 de la Loi sur les marchés publics stipule clairement « Sont exempts des dispositions de la présente Loi.les marchés publics découlant de l’application de la Loi d’Urgence » !
De là, à insinuer et même accréditer, tout bonnement, l’existence de pots de vins ou de dessous de table, est un pas qui semble avoir été vite franchi. Dans l’intérêt de la vérité, je me vois dans l’obligation de sortir de la position de réserve dans laquelle je m’étais cantonné en ma qualité d’ancien Premier Ministre, pour ne pas interférer dans les affaires gouvernementales, et rétablir les faits.
Je ne crois pas qu’il soit tellement nécessaire d’insister sur l’environnement dans lequel ces contrats ont été passés. Le séisme du 12 janvier 2010 et ses conséquences dévastatrices sont encore présents dans tous les esprits. Pour faire face à cette catastrophe d’une ampleur inégalée à l’échelle du pays, une loi d’urgence a été adoptée par le Parlement permettant au gouvernement de recourir à des procédures exceptionnelles, incluant la passation de marchés publics.’

De son côté, dans une lettre au directeur du journal dominicain Listin Diario, Gary Conille soutient que l’objectif n’est pas de critiquer le travail accompli en Haïti par les compagnies dominicaines. Il cite la compagnie de construction Estrella qui a accompli la rénovation de la route de Saint Marc.
Gary Conille indique que sa décision de réviser les contrats étiquetés dans le rapport de la commission d’audit correspond aux règles de la bonne gouvernance mais ne cible en rien les compagnies dominicaines en elles-mêmes.
D’autre part, Conille souligne que sa démission du poste de premier ministre d’Haïti est une décision personnelle et qui n’a été suggérée par qui que ce soit.
Selon les rumeurs, des entités dans la république voisine auraient incité le président Michel Martelly à renvoyer son premier ministre.