Dans une lettre adressée au président Martelly, le président du Sénat Simon Dieuseul Desras met en garde contre la formation d’un Conseil électoral permanent qui pourrait plonger le pays dans une crise interminable, se prononçant pour une ‘solution concertée’.

HPN -
Le Président du Sénat a écrit lundi au Président Michel Martelly pour lui faire part des différentes raisons qui, selon lui, empêcheraient le Parlement de désigner ses trois représentants au Conseil électoral permanent.


Le 1er sénateur du département du Centre indique d’abord au Président que le Parlement ne pourra pas respecter le délai de huit jours pour choisir ses représentants au CEP.


« En outre, M. le Président, une complication d’ordre politique résultant de l’option exprimée par un nombre important de députés et de sénateurs pour la formation d’un ‘Conseil électoral provisoire de consensus’ ou un conseil électoral de transition et relayée par la classe politique, compromet toutes les chances du Parlement de répondre positivement à votre demande. »
En dehors du fait que le Sénat est amputé du tiers de ses membres arrivés au bout de leur mandat, ‘aucune bonne volonté ne peut prendre sur elle de construire un Conseil électoral permanent sur les ruines du CSPJ ». poursuit le sénateur Desras.


Le président du Sénat dit opter dès lors pour une ‘solution concertée’ impliquant les différents acteurs de la vie politique du pays.


Il invite en ce sens le président Martelly à « prendre l’initiative historique et judicieuse de convoquer et réunir au plus tôt toutes les forces vives de la nation qui devront ensemble envisager la meilleure formule qui pourra éviter au pays de sombrer dans les abysses d’une crise insurmontable ».


Par ailleurs, le sénateur Desras évoque les divergences autour de la Constitution amendée et la dernière polémique soulevée par le choix des représentants du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) pour représenter cette institution au Conseil électoral permanent et enfin la réduction de l’effectif du Sénat à 20 membres, voilà autant d’éléments de blocage à la formation d’un Conseil électoral permanent à l’heure actuelle.


« Je me fais le devoir de souligner à votre haute attention que la publication de la Constitution amendée à laquelle les trois pouvoirs se sont associés n’aura pas chevillé l’ensemble des citoyens autour d’un projet intégrateur et emblématique. », écrit M. Desras.


« Il en est résulté au contraire de vives contestations qui devraient être pris en compte dans la perspective des réponses à y apporter. Le climat de doute et de suspicion qui en découle a été exacerbé par les errements coupables du CSPJ dans le choix de ses représentants au CEP » conclut la lettre du président du Sénat au président Martelly.


Wilner Jean Louis
Haiti Press Network (HPN)