Clifford Brandt a fourni des renseignements à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) qui ont permis de remonter d'autres filières. Des armes de guerre ont, entre autres, été confisquées samedi chez Edner Comé, un ex-inspecteur de police activement recherché. Les opérations policières n'ont pas cessé...et l'enquête se poursuit. Dans le cadre de ce dossier qui défraie la chronique, des reçus de transactions bancaires ont été confisqués, samedi, au numéro 2, rue Lespinasse, Delmas 75, chez l’ex-inspecteur Edner Comé (activement recherché), au cours d’une opération menée par la police. D’après un membre de la police judiciaire, ce sont les déclarations de Clifford Brandt, 40 ans, et d’autres renseignements qui ont permis de remonter la filière. Si une personne [Clifford Brandt] de ce niveau pratique des enlèvements, il est fort probable qu'il y ait des policiers avec lui, des personnes qui connaissent les rouages, lui permettant de contourner la police assez facilement », reconnaît le porte-parole de la police nationale, le commissaire Frantz Lerebours. Afin de garder une certaine discrétion à cette phase de l’enquête, M. Lerebours n’a pas voulu citer de noms. « Il est probable qu'il y ait des policiers qui soient arrêtés dans le cadre de cette affaire », a indiqué le porte-parole de la police. Et concernant la rumeur faisant croire que 265 policiers seraient impliqués dans cette affaire, Frantz Lerebours a fait savoir qu’il s’agit de « pure intoxication ». Toutefois, une mesure conservatoire a été prise à l’encontre de trois policiers dans le cadre de l’enquête. Il s’agit de Marc Arthur Phébé, chef de la sécurité attachée à la présidence (CAT team), Jacques Darly (Brigade criminelle) et Frantz Aristil (commissariat de Port-au-Prince). La Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) interroge ces derniers sur les relations qu’ils entretenaient avec Clifford Brandt. Arrêté le lundi 22 octobre, Clifford Brandt est incarcéré à la prison civile de Carrefour après avoir été auditionné brièvement au parquet du tribunal de première instance de Port-au-Prince, le jeudi 25 octobre. Quatre autres personnes, dont Sawadienne Jean (secrétaire de M. Brandt) ainsi que Franck Sintériné, qui serait le mari de Sawadienne, ont été également auditionnés avant d’être conduits au commissariat de Carrefour, désormais hautement sécurisé.