Les déclarations du président Michel Martelly selon lsquelles il écourterait les mandats des sénateurs élus pour 6 ans en 2009, continuent de provoquer des remous au Parlement. En début de semaine, le président de l’Assemblée législative Dieuseul Simon Desras avait mis en garde le chef de l`Etat qui lui aurait confirmé sa volonté d`organiser des élections pour renouveler en 2014, le mandat des sénateurs élus pour 6 ans en 2009. C`est sur la base de décisions transitoires adoptées en 2008 et qui prévoyaient que les parlementaires élus pour 6 ans partiraient en 2014, que Michel Martelly s`appuierait pour organiser des élections pour le renouvellement d`un tiers du Sénat, en mai 2014. Le député Emmanuel Fritz-Gerald Bourjolly, membre du bloc majoritaire pro-gouvernemental, affirme qu’il n’est pas du tout décidé à suivre le chef de l’Etat dans cette voie qu’il qualifie d’antidémocratique. Le parlementaire rappelle que le chef de l`Etat n'a aucune autoritee pour écourter les mandats de sénateurs. Ce serait contre les principes démocratiques, a-t-il dit, ajoutant que même s`il est membre de la majorité proche du gouvernement, il n`entend pas marcher dans cette logique. C'est également la position de son collègue Patrick Joseph. Le parlementaire estime que Michel Martelly confond une décision transitoire avec la constitution et pense que sa volonté d`écourter le mandat des sénateurs prouve, une fois de plus, ses velléités dictatoriales dans le pays. L`élu de Saint-Michel/Marmelade estime que les discours du chef de l`Etat sur le développement du pays sont contredits par ses actes. Il appelle la population à rester vigilante pour faire échec au plan anti-démocratique du président. De son côté, le député de Grande Saline Joseph Wilbert Deshommes dit espérer que le chef de l`Etat s`est déjà rendu compte de l`illégalité de son projet de mettre fin au mandat de certains parlementaires. Il fait remarquer que les élections prévues en 2008 n`ont pu avoir lieu qu’en 2009 et, par conséquent, le mandat des élus concernés doit prendre fin en 2015. Il invite le chef de l`Etat à se rendre à l`évidence que le temps de la dictature est révolu. Connu pour son opposition à l`administration Martelly, le sénateur Moïse Jean-Charles est l’un des parlementaires concernés par la décision annoncée par le président Martelly. Il n’écarte pas la possibilité que le président s'accroche à cette idée. Il prévient qu’il ne va pas se laisser faire. Si le chef de l’Etat veut que je me taise qu’il corrige son cahier et travaille réellement à l’amélioration des conditions de vie des citoyens, dit Moïse Jean-Charles. Plusieurs autres parlementaires estiment qu'en faisant part de sa volonté d`écourter le mandat des sénateurs élus en 2009, le président veut créer de la diversion et occuper l'esprit des sénateurs, pendant qu'il se livrerait à d'autres activités.