Port-au-Prince, le 6 février 2013 – (AHP) – L'ancien chef de cabinet d'Hillary Clinton au Département d'Etat, Cherryl Mills, en visite mercredi au parlement haïtien, a promis l’appui de son pays à l’organisation d'élections en Haïti (sénatoriales partielle et municipales), à hauteur de 15 millions de dollars, à condition, a-t-elle dit, que le processus soit crédible. De nombreux secteurs internationaux dont l'ONU et le Crisis Group ont récemment insisté sur la nécessité que le processus électoral soit inclusif, crédible et démocratique Soulignant que son pays souhaite qu’Haïti organise de bonnes élections avant la fin de cette année, Cherryl Mills qui devrait continuer à travailler sur le dossier haïtien au Département d’État américain, appelle les acteurs à trouver un compromis dans le meilleur délai. Le président de l’assemblée nationale, le sénateur Dieuseul Simon Desras, a pour sa part expliqué que la visite de Madame Mills au parlement a permis des discussions sur la situation du pays, notamment sur la crise du conseil électoral. Il a rapporté que la fonctionnaire américaine a exprimé ses préoccupations sur l’impasse actuelle et a dit espérer que le parlement joue son rôle pour le déblocage de la situation. Les élections pour renouveler le tiers du Sénat et l'ensemble des conseils municipaux qui devraient avoir eu lieu depuis plus d'un an, mais retardées par des tractations politiques et les exigences du président Michel Martelly de mettre en place un conseil électoral permanent, alors que la configuration du Sénat (20 membres sur 30) ne le permet pas, achoppent maintenant sur la formation d'une commission bicamérale (chambre des députés et Sénat) appelée à désigner les personnalités devant choisir les 3 représentants du Législatif au Conseil électoral spécial. Alors que le Senat a déjà désigné ses 3 représentants à cette commission, la chambre des députés dont une majorité est favorable au gouvernement, soutient qu'elle doit, elle, désigner 9 représentants, en dépit du principe de parité établi préalablement. Les sénateurs menacent de faire le retrait de leurs membres face, ont-ils dit, au jusqu'auboutisme des députés qu'ils accusent de faire passer le temps, en faisant ainsi le jeu du pouvoir qui n'aurait, selon plusieurs secteurs, aucune intention d'organiser des élections. Pour les sénateurs, la plupart des députés choisis pour faire partie de la commission bicamérale, seraient "de futurs candidats au Sénat qui veulent intégrer l'organisme pour défendre leurs propres intérêts". La Communauté internationale, elle-même très critiquée pour n'avoir pas vraiment aidé à la reconstruction d'Haïti après le séisme, aurait quand même les yeux sur les autorités haïtiennes qu'elle estime peu enthousiastes à réaliser des élections.