La cour d’appel de Port-au-Prince a ordonné ce 21 février l’arrestation de l’ex dictateur Jean-Claude Duvalier pour que ce dernier, accusé de crimes contre l’humanité et détournement de fonds publics, soit auditionné par la justice.Le tribunal a pris cette décision à l’issue d’une audience que Duvalier a une nouvelle fois boudée, après avoir ignoré deux précédentes convocations. Les juges de la cour d’appel ont convoqué une nouvelle audition pour le 28 février et ont signalé que la présence de l’ex « président à vie » est impérative. Les victimes, leurs avocats ainsi que plusieurs représentants d’organisations de défense des droits humains ont assisté à l’audience, et Duvalier était représenté par ses avocats. Ces derniers ont confirmé avoir fait un pourvoi en cassation, le lundi 18 février 2013, dans l’espoir de mettre hors jeu la cour d’appel . Le juges ont fait savoir que le pourvoi en cassation n’invalide pas la procédure suivie au niveau de la cour d’appel. Des délégués de plusieurs organisations locales et internationales,comme Amnesty International et Human Rights Watch, ainsi que des représentants de diplomaties étrangères, dont celle des États-Unis d’Amérique, ont été remarqués sur place. Danièle Magloire, du Collectif contre l’Impunité, qui regroupe plusieurs victimes ayant porté plaintes contre Duvalier, estime que « la police doit appréhender Duvalier et l’amener par-devant le tribunal ». Elle a exprimé sa satisfaction de la décision adoptée, mais aussi son inquiétude, du fait que, selon elle, Duvalier, qui dispose d’un passeport diplomatique, pourrait se rendre à l’étranger à n’importe quel moment. Un procès équitable, dans le cadre des poursuites contre l’ex-dictateur Jean-Claude Duvalier, serait un signal capable de raviver la confiance de la population haïtienne en la justice et lui prouver combien l’impunité n’aura plus cours en Haïti, estime l’expert indépendant sur la situation des droits humains dans le pays, le Français Michel Forst. L’issue du dossier Duvalier devrait témoigner de la politique réelle de l’administration de Joseph Michel Martelly en matière d’État de droit.