Un tribunal fédéral de Manhattan (États-Unis) recevra les avocats des victimes du choléra lors d’une audience le 23 octobre, dans le cadre d’une plainte déposée il y a un an contre les Nations Unies. Selon plusieurs études indépendantes, l’épidémie de cholera a eu comme point d’origine en Haïti en 2010 une base de la Mission de casques bleus présente dans le pays depuis 2004. L’audience du jeudi 23 octobre 2014, donne suite à une plainte déposée le 9 octobre 2013 par devant le tribunal de Manhattan, par le Bureau des avocats internationaux (Bai), l’Institut pour la justice et la démocratie en Haïti (IjdH) et l’équipe des avocats défenseurs de citoyennes et des citoyens haïtiens qui ont attrapé le virus. La quête d’une piste pour porter l’Onu à prendre sa responsabilité et dédommager les victimes reste la visée des plaignants. Déplorant le fait que les Nations Unies n’ont jamais parlé « de responsabilité » mais se cachent toujours « derrière le prétexte de l’immunité », le directeur du Bureau des avocats internationaux (Bai) Mario Joseph juge qu’il n’est plus possible que l’Onu « profite de cette immunité sans donner une alternative aux victimes ». Il reprend l’idée de la section 14, de l’article 4 de la convention sur les privilèges et les immunités, adoptée le 13 février 1946, dont jouissent les fonctionnaires onusiens, pour rappeler que l’immunité ne doit en aucun cas freiner la justice. Il est dit dans cette convention que les immunités et les privilèges sont accordés aux employés de l’Onu non pour leur « avantage personnel », mais pour « assurer en toute indépendance l’exercice de leurs fonctions ». Il est aussi arrêté dans cette même section l’obligation de la levée de l’immunité dans les cas où elle fait obstruction aux démarches judiciaires. Pour l’instant les autorités sanitaires haïtiennes rêvent de pourvoir éradiquer la maladie, d’ici les 10 prochaines années, mais n’ont jamais appelé les Nations Unies à reconnaitre leur responsabilité.