La désignation du dirigeant politique Evans Paul comme premier ministre aux fins de former un nouveau gouvernement est jugée précipitée par plusieurs personnalités politiques, dans des déclarations faites à AlterPresse.

Par arrêté présidentiel, en date du 25 décembre 2014, le citoyen Evans Paul a été désigné comme premier ministre suite à la démission du premier ministre Laurent Lamothe et de son gouvernement, a indiqué un communiqué officiel.

Martelly devrait s’asseoir avant avec les membres de l’opposition afin d’arriver au choix d’un premier ministre et d’un gouvernement d’ouverture, estime le sénateur Mélius Hyppolite.

Toutefois, la désignation d’Evans Paul reste un bon choix par rapport aux autres personnes ayant figuré sur la liste soumise par le président, affirme t-il, un peu sceptique quant à sa ratification.

Ce choix pourrait conduire à un contrat sociopolitique, anticipe Hyppolite. Choix suspect et climat défavorable

Avant sa désignation, Evans Paul faisait partie de la commission consultative présidentielle formée, le vendredi 28 novembre 2014, et investie le lundi 1er décembre 2014 en vue de trouver une issue à la crise pré-électorale.

Cette commission a eu pour objectif de faire la synthèse des recommandations issues des consultations « présidentielles » sectorielles, conduites du lundi 22 septembre au lundi 24 novembre 2014 par le président Joseph Michel Martelly.

Considéré comme juge et partie, Evans Paul serait un proche de Martelly, avancent certains.

Le contexte actuel annonce que la tache ne sera pas facile pour Evans Paul en dépit du fait qu’il soit « un personnage politique connu, une bête politique », analyse, pour sa part, le député Vickens Dérilus.

Avant sa désignation officielle, le chef de l’Etat aurait du aider Evans Paul à aplanir certains problèmes comme le rapport avec des secteurs politiques de l’opposition, ajoute t-il.

« Dans un pareil contexte, quand on choisit un premier ministre, il faut permettre que tout le monde se retrouve dans ce choix. Quand on observe la situation dans les rues, on n’a pas l’impression que la tache sera facile », argue t-il.

Toutefois, puisque c’est un expérimenté de la politique, il peut avoir ses moyens et ses capacités pour adresser les problèmes et les discussions, fait remarquer Dérilus voulant attendre quelques jours pour prendre véritablement le pouls de la situation.

Désireux d’attendre la séance de ratification pour faire part de sa position publique, le sénateur Steven Benoit se garde, de son côté, de faire des commentaires pour l’instant sur cette désignation.

Entre temps, des partis politiques de l’opposition dont Fanmi Lavalas, Fusion, Ayisyen pou Ayiti seraient en consultation en vue de sortir une note conjointe pour exprimer leur position sur la désignation d’Evans Paul comme premier ministre, indique Jonas Coffy de l’organisation politique Ayisyen pou Ayiti, joint au téléphone par AlterPresse.