Nous reprenons ici un article du Collectif du Devoir de Mémoire Mémoire: Des témoins ont rapporté que le 22 septembre 1963, comme le 26 avril de la même année, nombre de tap-tap bourrés d’êtres humains entassés vivants, les uns sur les autres jusqu’au plafond, arrivèrent à Fort Dimanche. Ces personnes menottées, jetées hors des véhicules, étaient immédiatement placées autour d’une fosse, face à un peloton d’exécution et là, tuées par balles. Leurs corps ensanglantés tombaient les uns sur les autres dans le gouffre, déni de sépulture, condamnés à l’oubli. Leurs noms ? Leur nombre ? C’était le 22 Septembre 1963 Un ex prisonnier assista à la scène de ce bébé pleurant dans les bras de sa mère qui suppliait le geôlier de lui donner un biberon de lait pour l’enfant. Il se souvient aussi de cet après-midi du 22 septembre 1963. Il entend encore les véhicules s’approchant de la prison, les portes des cellules qui s’ouvrent puis se referment suivis de bruits de moteurs s’éloignant….Ce circuit est ponctué de rafales d’armes lourdes qui se succèdent au rythme de l’arrivée des séquestrés et de leur exécution. C’était le 22 septembre 1963. Fort-Dimanche - FôLanmô de 3h à 7hpm. Quatre heures d’horloge. Une éternité pour tous ceux et celles qui attendaient leur tour dans l’angoisse. C’était le 22 septembre 1963. Cette activité fébrile, suivie d’un silence de mort, indiquait que ce jour-là, des êtres humains étaient sacrifiés au lieu, dit « Bayawon » pour satisfaire le monstre assoiffé de sang. La mère et le bébé ne revinrent pas. C’était le 22 septembre 1963 A toutes les victimes innocentes, immolées le 22 septembre 1963 HONNEUR – RESPECT Aux parents et amis qui les attendent toujours, le Collectif du Devoir de Mémoire réaffirme sa détermination de maintenir vivante la flamme de leur souvenir.