P-au-P, 08 juil. 2013 [AlterPresse] --- Suite au témoignage accusateur du prévenu Sherlson Sanon, le sénateur du Sud-Est, Edwin (Edo) Zenny, accusé d’être un chef de gang, envisagerait de se démettre de ses fonctions une fois que la justice aura fait la lumière sur ce dossier. C’est ce qu’il a affirmé, ce lundi 8 juillet 2013, dans un entretien téléphonique à AlterPresse. « Ma famille, spécialement ma mère, m’a demandé de démissionner. Ce que j’envisage de faire, après être blanchi par la justice de mon pays », informe Edwin Zenny. L’élu du Sud-Est rejette une nouvelle fois d’un revers de main les accusations de Sherlson Sanon l’impliquant dans un réseau de criminels et de narco-trafiquants. « Tout ce que ce monsieur - que je ne connais pas - a dit est 100% faux » s’insurge le parlementaire, pour qui sa mère « est plus importante » qu’Haïti. « Ma mère, comme moi, allons mourir un jour et le pays ne mourra pas. C’est pourquoi je veux que ma mère vive bien, sans avoir à entendre tous ces mensonges à mon sujet », précise le sénateur Zenny. Zenny se dit « disposé et disponible » pour permettre à la justice de faire la lumière sur ce dossier impliquant des proches du président Martelly, Le sénateur Zenny dit n’avoir aucune objection si « l’assemblée des sénateurs décide de répondre à une demande judiciaire de levée de [son] immunité ». Entre temps, les députés Sorel Jacinthe et Levaillant Louis-Jeune ont adressé une requête au juge d’instruction, Maximin Pierre, pour que ce dernier se déporte du dossier, en raison de son appartenance passée au cabinet de l’avocat Ephésien Joassaint, avocat de l’ancien sénateur Joseph Lambert, également accusé par le prévenu Sherlson Sanon. Le magistrat Maximin Pierre enquête sur Joseph Lambert, un des conseillers spéciaux du président Joseph Michel Martelly, pour association de malfaiteurs et tentative d’assassinat sur la personne des députés Levaillant Louis-Jeune et Sorel Jacinthe. Dans la lettre de demande de déport, les plaignants – qui disent ne douter nullement de la compétence et de la probité du magistrat - lui rappellent cependant que « le fait d’avoir été membre du cabinet de Me. Ephésien Joassaint, avocat de l’inculpé Joseph Lambert, avant [son] entrée dans la magistrature, s’avère déjà compromettant pour ce dossier et peut constituer un obstacle à la distribution d’une saine et impartiale justice ».