Alors que cette information ne fait aucune allusion au dossier de l’ex-président Jean-Bertrand Aristide placé en résidence surveillée par un juge d’instruction sous l’accusation de détournement de fonds pendant son administration (2001-2004), la référence est tout à fait immédiate. PORT-AU-PRINCE, Haiti (HCNN) -- Le président haïtien, Michel Martelly, a réitéré jeudi son plein soutien aux efforts en cours pour lutter contre la corruption en Haïti, appelant les instances compétentes à ne pas hésiter à appliquer les dispositions de la loi anti-corruption, de manière identique, contre les contrevenants, et soulignant que "nul n'est au-dessus de la loi." Le Chef de l'Etat, qui intervenait jeudi lors d'une soirée de gala organisée à l'occasion du dixième anniversaire de l'Unité de Lutte Contre la Corruption, a appelé les différents acteurs et secteurs de la société à se regrouper derrière l'ULCC pour aider à combattre la corruption débordante qu'il a qualifié de cancer. Se félicitant de la promulgation par son administration de la loi anti-corruption et des efforts de son gouvernement pour faire voter la loi contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, le président Martelly a exhorté les instances compétentes à appliquer pleinement les dispositions de ces lois. "J'attends que ces instruments légaux soient utilisés et mis en application comme il se doit. N'hésitez pas à les appliquer!" a déclaré Martelly ."N'ayez pas peur... Vous avez tout mon support et tout le support du gouvernement," a-t-il assuré. "Personne n'est au-dessus de la loi. Personne n'est au-dessus de la loi...," a martelé le Chef de l'Etat. "Tout le monde est égal devant la loi et doit être traité de façon identique," a-t-il souligné, lors de cette soirée organisée dans un hôtel de la capitale, en présence de dignitaires haïtiens et du corps diplomatique. En 10 ans, l'ULCC, que le président Martelly dit avoir fait le fer de lance de son gouvernement, a travaillé sur 200 cas de corruption présumée, dont 29 ont été acheminés au parquet pour les suites légales. "C'est sous mon administration que des rapports qui moisissaient dans les tiroirs de la justice, ont trouvé une juste considération auprès de l'appareil judiciaire," a fait remarquer Martelly. "Et je soutiens très fortement vos démarches car je veux voir Haïti sortir de la queue du peloton qu'elle occupe et qui la positionne parmi les pays les plus corrompus de la planète," a poursuivi le premier mandataire de la nation qui s'adressait aux autorités judiciaires et agents de l'ULCC. Le Chef de l'Etat, qui s'est félicité de l'amélioration de la position d'Haïti dans le classement mondial sur la perception de la corruption, a souligné que ce fléau ne concernait pas seulement les agents de la fonction publique, mais tous, y compris ceux du secteur privé. Le directeur général de l'ULCC, le Col. Antoine Atouriste, a promis de redoubler d'efforts et d'appliquer pleinement la formule zéro tolérance prônée par le président Martelly et le Premier ministre Laurent Lamothe. Le gouvernement Martelly/Lamothe a substantiellement augmenté le budget de l'ULCC pour mieux lui permettre d'accomplir sa mission, selon le Col. Atouriste qui a, cependant, déploré l'absence de condamnations dans les cas acheminés, depuis des années, aux autorités judiciaires.