P-au-P, 9 oct. 2013 [AlterPresse] --- Dans une déclaration le 9 octobre 2013, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef) craint l’impact catastrophique que peut avoir sur les enfants la décision de la Cour constitutionnelle de dénationaliser des milliers de Dominicains. « Sans nationalité, les enfants peuvent se voir refuser l’accès à des programmes de protection sociale de base, ils ne peuvent pas obtenir de certificat de formation ou de diplôme d’études, ni de carte d’identité ou de passeport », réagit l’Unicef. L’organisme craint que ces enfants ne soient encore plus facilement victimes d’exploitation et de sévices. Pour l’Unicef, la décision de la Cour constitutionnelle est tout bonnement illégale au regard des conventions et traités internationaux auxquels la République Dominicaine est partie, dont la Convention des Nations Unies relatives aux droits de l’enfant de 2001. « A cause des dispositions contenues dans la nouvelle décision, ces enfants risquent d’être expulsés, en violation des principes énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, en particulier les articles 12 et 15 », souligne encore l’organisme onusien de protection de l’enfance. Se disant prête à aider l’Etat dominicain, l’Unicef lui recommande de mettre en place des procédures garantissant le droit de chaque enfant à une nationalité. Le 25 septembre 2013, la Cour constitutionnelle dominicaine a rendu public un arrêt ordonnant à la junte électorale dominicaine de supprimer des listes électorales des Dominicains et Dominicaines nés de parents étrangers sur le sol dominicain après 1929. Une grande majorité est d’origine haïtienne. Depuis lundi 7 octobre, le président dominicain Danilo Medina a entamé un processus de consultation auprès de plusieurs organisations et prévoit de discuter avec d’autres institutions de l’Etat. En Haïti deux sit-in de dénonciation ont déjà eu lieu devant les locaux de l’ambassade dominicaine à Port-au-Prince et le gouvernement haïtien a rappelé pour consultation son ambassadeur à Santo Domingo, Franck Cinéas.