Jean Robert Fleurantus, un ressortissant haïtien de 27 ans a été arrêté et battu par 3 militaires dominicains à Santo Domingo au cours d’une opération de rapatriement, le 5 octobre 2017. Le jeune Haïtien a été gardé pendant une nuit au centre carcéral de Haina avant d’être reconduit au point frontalier de Carisal/Elias Piña le 6 octobre 2017 en compagnie de  44 autres migrants haïtiens dont 2 femmes, une fillette et 41 hommes.

 Originaire de Saint-Marc, département de l’Artibonite, M. Fleurantus a souligné avoir payé 2200 pesos à un passeur dominicain qui lui a facilité l’entrée sur le territoire dominicain. Arrivé à Santo Domingo, il allait se retrouver seul quand le passeur dont l’identité n’a pas été révélé, s’est enfui.

Soudain, trois militaires dominicains sont arrivés sur les lieux et l’ont intercepté. Après l’avoir bousculé et battu, ils l’ont forcé à monter dans un bus à destination du centre carcéral dominicain de Haina. Il y a été gardé pendant une nuit dans des conditions très difficiles sans rien trouver à mettre sous les dents. 

Accueilli par le GARR à Belladère, M. Fleurantus s’est présenté avec une inflammation au niveau du pied gauche qui l’a empêché de marcher.

Il a été tout de suite transporté à un centre hospitalier de Belladère pour se faire soigner. Les diagnostics médicaux ont révélé que le jeune migrant a été fracturé à la cheville.

Après avoir passé une nuit au centre d'hébergement du GARR, l’institution de droits humains a facilité, le samedi 7 octobre 2017,  le retour du ressortissant haïtien à Saint-Marc, sa ville natale.

Il convient de souligner que de multiples cas d’abus et de violations de droits humains sont enregistrés ces derniers jours dans diverses  opérations de rapatriement à la frontière haïtiano-dominicaine.

Le 25 septembre 2017,  Jonel Jeanty, un migrant haïtien de 28 ans,  avait été reconduit blessé au point frontalier d’Ouanaminthe/Dajabon, aux environs de 10 heures du soir. Il avait été atteint d’une balle au pied gauche provenant d’une arme d’un militaire dominicain, le 16 septembre 2017. Cette agression a eu lieu, on se le rappelle, à Hatillo Palma, une ville dominicaine de la province de Monte Cristi.

Tout en condamnant la brutalité avec laquelle les autorités dominicaines réalisent ces derniers jours les rapatriements, le GARR appelle au respect des droits humains dans les opérations de reconduction de migrants haïtiens à la frontière.

Il en profite pour exhorter les autorités haïtiennes à travailler avec le gouvernement dominicain en vue de trouver la meilleure formule qui soit pour combattre le trafic de personnes à la frontière. Ce qui évitera aux ressortissantes et ressortissants haïtiens d'aller se faire humilier  en territoire voisin.