Mais hélas, nous n’avons pas grand espoir que cela se réalise.

C’est à longueur de journée et de nuit que l’on entend les petits vieux vider leur brouettes dans le Bois de chêne. Si comme moi vous avec la malchance d’être riverain…vous pourriez écrire un livre là dessus.

Nous avions bien essayé à une époque de prévenir le ministère de l’environnement ou la mairie de Port-au-Prince mais c’était pour s’entendre répondre qu’ils n’avaient pas les moyens de bloquer quoi que ce soit…

Alors…

Alors rien…

Les fabriques de blocs, les sacs de ciment une fois ouverts font déverser aussi les sacs vides dans le bois de chêne. Les restaurants font jeter des tonnes et des tonnes d’assiettes en plastic, dans le bois de chêne.

Nous avions “entendus” que ces assiettes, ces containers en plastic étaient désormais interdits, de même d’ailleurs que les sachets noirs…

« Pawòl nan bouch ». Mais iI nous faut reconnaitre qu’à l’encontre des marchands des rues, les super marchés ont obéi à l’ordre et utilisent plutôt des plateaux en carton pour vendre leurs légumes…

Mais Les marchandes de «  mange kouit « , les restaurants continuent à vendre les plats à emporter dans ces assiettes en plastic… sans que rien ne soit fait pour les en empêcher.

Résultats: Tout ça atérit dans le Bois de chêne qui est aussi le théâtre de constructions en dépit du bon sens, sans que rien ne soit dit aux “ constructeurs” pour les en empëcher. Promenez vous le long du Bois de chêne et essayez de dresser la liste de ces constructions… vous serez étonnés de voir s’ériger des tas de petites bicoques à même la ravine. Parfois on construit un mur pour tenter de détourner les eaux en furie…

Etonnés… pas tellement d’ailleurs vue l’incurie qui règne actuellement…

L’Agence HPN consacre un article à la question.

On y lit ceci:

La ravine Bois-de-chêne qui facilite le déversement de tonnes d’alluvions et de détritus des quartiers huppés sur Port-au-Prince, marque un grand danger. Surtout à cette période où des pluies diluviennes s’apprêtent à s’abattre sur une capitale dont la dégradation avancée de l’environnement et l’absence d’une politique de gestion des déchets solides, paraissent de plus en plus inquiétantes, constate Haiti Press Network.

 Bois-de-chêne, cette longue ravine qui traverse Port-au-Prince, nécessite l’intervention urgente des Travaux publics. A l’approche d’un mois de mars qui va, indubitablement, déverser des milliers de millimètres de pluie sur la République, le curage de cette ravine est indispensable pour éviter de nouveaux drames qui risquent de frapper des compatriotes qui ont construit leurs cahutes dans le lit même de la ravine, a observé un reporter de HPN.

En effet, constate-t-on, à la ravine Bois-de-chêne, notamment dans les parages de Portail Léogane et du Théâtre national, limitrophe du Bicentenaire, des tonnes d’alluvions montent presqu’à la hauteur de la voie publique. Des montagnes de remblais y sont déversées aussi. Avec le temps, elles finiront par être ornées d’herbes sauvages et d’arbustes.

Aussi le non curage de la ravine Bois-de-chêne qui semble être négligée par les autorités responsables, risque-t-il, de provoquer des inondations, lorsque le ruissellement des eaux en furie sera empêché d’être évacué, à cause de son lit obstrué.

 

Notons qu'à l'origine, à proximité du bassin versant du Morne Calvaire (Pétion-Ville), le Bois-de-chêne se renforce au niveau de Juvénat (Canapé-Vert) par d’autres affluents venant de Boutillier, de Jalousie et d’autres parts pour finalement, terminer sa course, vers le littoral au Bicentenaire.

 

Bois-de-chêîne sert de véritable dépotoir à ordures à une population insouciante. Les alluvions, charriées par des eaux de pluie venant des mornes qui surplombent Port-au-Prince, constituent une préoccupation majeure pour de nombreux citoyens, particulièrement ceux en situation socio-économique modeste qui habitent dans le voisinage de cette ravine.

« L’État doit intervenir rapidement pour curer cette ravine encombrée, afin d’éviter le danger imminent qu’elle représente en temps de pluie. Il nous faudra un jour un État qui apprend à protéger la population contre ses propres velléités anarchiques », a marmonné un riverain qui n’a pas voulu révéler son identité à un reporter de HPN.

Plus que d’hier, les scènes douloureuses que nous avions vécues par des inondations malheureuses dans le pays, commandent des interventions minutieuses, susceptibles de limiter les dégâts dans une société déjà en proie, pour la majorité, à des tracasseries de toutes sortes.