Le samedi 4 mars, c’était le lancement  du Festival de Jazz, 11ème édition avec à l’affiche trois musiciens dont Danilo Perez, le panaméen , pianiste, compositeur et qui frappe surtout par son dynamisme. 

Le voir jouer et tellement stimulant qu’il est impossible de rester sur place et tous ceux qui étaient assis n’arrêtaient pas de se balancer. Surtout que l’artiste au large sourire communicateur vous invite à adorer ce qu’il fait avec ses sons bien de chez nous sortant de son instrument. Du Latin Jazz tout azimut avec un musicien au meilleur de sa forme. 

Mais le public haïtien a faillit ne pas avoir la chance d’entendre, d’écouter avec passion ce grand monsieur du latin Jazz. 

En effet au Parc Historique de la Canne à Sucre, samedi soir, tout avait bien commence avec cette fanfare de jeune, du Collège Catts Pressoir créant une pré ambiance avant les 6 heures , heure faxée pour le lancement de cette 11ème édition. 

A 6 heures tapant, on respecte l’horaire au Pap Jazz, Coralie Gardère toujours aussi naturelle et souriante ouvre le festival en résumant ce que seront les grands moments de cette semaine où la musique Jazz sera reine sur 6 scènes différentes  ( la scène PRESTIGE au Parc Historique de la Canne à Sucre, la Scène FOKAL, la Scène BARBANCOURT à l’Université Quisqueya,  la Scène France Mercedes Benz au Karibe et l’Institut français. Les After Hours qui vont se dérouler dans 6 hôtels ou restaurants de Pétion ville ou de Port-au-Prince et les ATELIERS qui auront lieu surtout à FOKAL 

Pour ce lancement du Festival International de Jazz de Port-au-Prince, deux autres artistes au programme: la Canadienne Carol Weisman et l’americano haïtienne Sarah Elizabeth  Charles  qui sera accompagnée du trompettiste américain Christian Scott. 

La soirée continue donc après la performance de la fanfare Catts Pressoir. Place à la canadienne Carol Weissman. C’est une chanteuse de jazz dont le talent est acclamé  sur la scène internationale, peut on lire dans le programme qui rappelle aussi qu’elle a remporté 6 junot  ( ce sont les Grammy canadien). Mais elle n’accroche pas  Le public écoute avec politesse, sans être transporté. 

Ce transport, cet emballement du public il se  produit aussitôt que monte en scène la deuxième artiste invitée pour la soirée. Il s’agit de l’Americano-Haïtienne  Sarah Elizabeth Charles. 

Quelle présence sur scène Le public est galvanisé, Elle lui confie avoir fait une petite demande quand la pluie a commencé et voilà que j’ai été exaucée dit elle. Mais l’accalmie ne sera que de courte durée.

Sarah Elizabeth Charles a parlé trop tôt. La pluie qui menaçait depuis le début de l’après midi, cette pluie qui arrive toujours sans faute quand on constate que le Bassin Général est tout à fait couvert, cette pluie se met de la partie. Les musiciens continuent cependant leur tour de chant. La public reste quant même écoutant cette voix unique égrenant de la musique soul, Jazz ou RN’B

 La trompette de Christian Scott perce le silence de la nuit et la voix de Sarah Elizabeth Charles Charles révèle au public qu’il a en face de lui une chanteuse unique mais dont la première performance sur une scène haïtienne sera malheureusement interrompue, car maintenant les gouttes du début se sont transformées en averse. Plus moyen de continuer. 

Le public gagne les tentes ou toutes les surfaces munies d’une toiture, espérant que l’averse va s’arrêter. Mais cela n’arrive pas.

Les projecteurs s’éteignent. C’est la fin de ce premier concert du 11ème Festival de Jazz. Nous ne savons pas si Sarah Elizabeth Charles sera reprogrammée pour un autre jour. Mais le programme annonçait que c’était son unique concert. 

Comme Danylo Perez d’ailleurs qui n’a même pas eu le temps de monter sur la scène PRESTIGE du Parc Historique. Mais Joël et Milena qui ont plus d’un tour dans leur sac l’on mis au programme de l’After Hour au Quartier Latin et nous retrouvons donc Danylo Perez au restaurant bondé au max. Le public venait tout juste d’écouter l’artiste hollandais Mike Del Ferro, quand arriva Danylo Perez.

Fort heureusement la pluie qui venait copieusement d’arroser le public avait décidé de s’arrêter

Un tel incident le jour d’une Grande Première nous montre encore une fois la nécessité d’avoir une salle fermée à l’acoustique bien calculée…

C’est beau d’écouter du jazz sous les étoiles Mais nous sommes dans un pays imprévisible où Dame la pluie s’annonce à tout bout de champs sans avoir été invitée, et même quand la saison pluvieuse n’a pas encore vraiment commencé 

Un festival de Jazz cela ne s’improvise pas. Il faut au moins une année de travail pour réussir à avoir ces grandes pointures chez nous. Et quand une telle chose arrive, la déception se lit sur tous les visages. 

Elle est grande du côté du public, mais surtout du côté des organisateurs qui savent ce que cela leur a coûté et ce que signifie pour la réputation du Festival International de Jazz de  Port-au-Prince de tels incidents qui, en somme se produisent à répétition.. 

Le concert de la canne à Sucre est le premier d’une longue série . Il reste encore toute une semaine.

Mais ces concerts se dérouleront en plein air Port-au-Prince et Pétion ville  n’ayant pas de salles de spectacle et le TRIOMPHE demeurant désespérément fermé au public, on se demande encore pourquoi. 

Alors un petit effort pour que les organisateurs ne perdent pas courage, car il en faut du courage pour organiser de tels événements culturels chez nous avec si peu d’infrastructure!

La 12ème édition du Festival International de Jazz de Port-au-Prince doit avoir lieu coûte que coûte. La date en est déjà fixée d’ailleurs ( du 20 au 27 Janvier 2018)… Alors offrons lui une salle couverte pour que les organisateurs et le public cessent de trembler en essayant toutes sortes de recettes pour ‘Mare la plui-a ‘ !