La représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies, Sandra Honoré se montre réservée quant à la formation par le président provisoire, Jocelerme Privert, d’une commission de vérification du processus électoral initié en Haïti en 2015, lors d’une conférence de presse le 23 mars 2016. 

En réponse à une question d’un journaliste lors de la présentation d’un compte rendu de la réunion du conseil de sécurité tenue le 17 mars 2016 sur Haïti sur la base du dernier rapport du secrétaire général de l’Onu, Honoré informe que la Minustah « attend une définition en ce qui concerne une éventuelle commission de vérification ».

« Nous attendons à apprendre davantage sur le processus de vérification et son incidence sur la continuation du processus électoral selon l’accord du 5 février », poursuit Honoré.

Privert, dans pratiquement toutes ses interventions publiques, a toujours soutenu que la mise en place de cette commission de vérification indépendante est une nécessité pour la poursuite du processus. Elle est une constante dans les revendications des secteurs de la vie nationale consultés, a-t-il avancé le 4 mars 2016.

Honoré rappelle que « la position claire » de la mission qu’elle dirige sur les joutes de 2015 a reconnu les failles des compétitions du 9 août 2015 et salué les mesures correctives adoptées par l’institution électorale en vue du scrutin du 25 octobre.

Se référant aux rapports des missions internationales d’observations électorales comme celles de l’Union européenne (Ue), de l’Organisation des États américains (Oea) par exemple, la diplomate trinitéenne souligne que « les irrégularités n’ont pas été suffisantes pour invalider le processus déroulé en 2015 ».

Honoré mine-t-elle déjà l’espoir de ceux et celles qui continuent de réclamer une évaluation profonde du processus ?

Dans un rapport d’observation rendu public, une coalition d’organisations a affirmé que les élections du 25 octobre 2015 constituent une vaste opération de fraudes électorales planifiées.