Mardi, lors d'une conférence de presse conjointe du Président de la République française, François Hollande, et du président d'Haïti, Michel Martelly, un journaliste a posé cette question « Monsieur le Président vous venez d'annoncer un véritable programme d'aide à la scolarisation savez-vous en chiffrer la valeur ? Je vous pose la question parce qu'on a pu constater dans les rues de Port-au-Prince une certaine colère, le concept de dette morale que vous avez évoquéne satisfait pas. Les gens considère qu'il s'agit d'une dette financière que la France doit à Haïti. »

Président F. Hollande : « [...] vous savez que la France parle de reconnaissance et fait acte de reconnaissance, ce que nous avons encore fait à Pointe-à-Pitre au Mémorial [...] la France doit faire son devoir par rapport à ce qu’est l'avenir et comment évaluer ce qui s'est produit dans le passé ? C'est Aimé Césaire qui disait “ l'irréparable ne peut pas être réparé ”. Donc, ma reconnaissance, mon regard sur l'histoire, ma volonté d'être aux côté du peuple haïtien à qui j’exprime la solidarité du peuple français, c'est d'apporter des moyens pour que la scolarisation puisse être autant qu’il sera possible gratuite et obligatoire, parce que c'est la volonté du Président Martelly. La France elle est à l'écoute de ce qui lui est demandé par les autorités du pays. 

Alors sur les moyens nous avons fait en sorte que l'Agence Française de Développement a aujourd'hui comme niveau d'encours, de prêt, d'actions, 130 millions d'Euros.

Aujourd'hui ce que nous allons mettre en place à travers un projet pour l'école, qui sera une première et qui s'inscrit dans les actions de l'AFD, c'est à peu près 50 millions d'Euros sur une période qui ne sera pas d'une année, vous l'imaginer bien, et qui s'écoulera sur un programme pluriannuelle dont nous allons définir le rythme et vous en connaissez l'ampleur [...]»

Suite à la réponse de François Hollande, le Président Michel Martelly est intervenu sur ce sujet sensible « Président, j'aimerais intervenir relativement à la première question qui vous a été posée, en ce qui à trait à mettre un chiffre sur la dette. Moi je dirais que souvent, Haïti a été perçu comme un pays où l'État n'a pas la capacité de gérer des fonds importants, donc la position que vous avez identifié peut être, c'est une position juste, parce que différent groupe on le droit de voir différemment mais le leadership aujourd'hui haïtien au lieu de permettre que des gens se battent pour faire de l'argent, préfère s'attirer des services qui pourront de manières concrètes servir la population.

Que la France permette que des générations d'haïtiens se forment dans un pays où 70% de cette population est au chômage, où 85% des écoles étaient privées jusqu'à mon arrivé au pouvoir, qu’aujourd'hui la France permette à la quasi totalité des haïtiens d'avoir accès à l'éducation ça vaut beaucoup plus que n’importe quel chiffre que l’on mettrait sur une dette ».