Belladère, 15 août 2014 [AlterPresse] --- La sécheresse et la faible production agricole, enregistrées depuis de longs mois, pourraient hypothéquer la nouvelle rentrée scolaire 2014 - 2015, dont l’ouverture est officiellement prévue pour le lundi 8 septembre 2014. C’est, en tout cas, ce que craignent des habitantes et habitants de la commune de Belladère, rencontrés par AlterPresse. Les haricots, le maïs, les arachides (pistach, en Créole), la figue-banane sont, entre autres, les produits cultivés dans la commune, où l’agriculture constitue la principale source de revenus de beaucoup de familles. « Je ne sais pas ce que je vais faire cette année, car toute la récolte d’arachides est restée enterrée. Pas de pluie, j’ai tout perdu ! C’est ma seule source de revenus. Ma femme ne travaille pas », explique Jules Cyriaque, habitant de Belladère. Les agricultrices et agriculteurs de la deuxième section Riyaribes, qui bénéficient d’un canal d’irrigation, ne savent pas, non plus, quoi faire. Les récoltes sont insuffisantes, notamment avec la diminution des débits des cours d’eau qui alimentent ce canal d’irrigation. « Je trouve à peine de quoi nourrir ma famille. Je n’ai pas eu assez de produits à vendre, afin de commencer à préparer la rentrée scolaire. La situation, pour moi, est vraiment difficile cette année », confie Rodrigue Descartes, habitant de Riyaribes. Les commerçantes et commerçants, qui vendent des produits vivriers, s’inquiètent, eux aussi, d’une baisse des activités. Peu d’acheteuses et d’acheteurs ! Peu de marchandises disponibles auprès des productrices et producteurs ! « Imaginez, la situation : une marmite (5 livres) de pois, qui se vendait à cent soixante-quinze (175.00) gourdes (Ndlr : US $ 1.00 = 46.00 gourdes ; 1 euro = 65.00 gourdes aujourd’hui), est passée à 225.00 ou 250.00 gourdes. Donc, la production agricole diminue, alors que les prix augmentent ! Que vais-je faire pour vivre, et prendre soin de mes cinq enfants ? », proteste Marie Yolaine Clément, habitante de la troisième section Roy-Sec. D’autres habitantes et habitants de Belladère critiquent les programmes de subvention ou distribution de nourriture, dénommés Ti manman cheri et Ede pèp qui ne résolvent rien, dénoncent-ils. « Au lieu de nous donner une assiette de nourriture, ou un paquet, qui ne peut pas donner à manger à une famille de trois à cinq personnes, mieux vaut créer des emplois ! Car, ici à Belladère, la population est à bout de souffle ! », relève Gustave Laguerre, habitant de la localité de Pernal. Depuis 2011, la création d’emplois - agitée comme l’un des grands axes de l’actuelle administration politique - peine à atterrir. Dans la perspective de la rentrée scolaire 2014-2015, annoncée pour le lundi 8 septembre 2014, face à l’absence d’emplois générés dans diverses branches de l’économie nationale, les habitants et habitantes interrogés réclament, au moins, un accompagnement, en termes de crédits, au profit des agricultrices et agriculteurs.