Les derniers jours de la 8 ème éditon du Festival International de Jazz de Port-au-Prince. A la fine lueur des ampoules d'éclairage de la Place Boyer, ils furent plusieurs centaines, ces amants du Jazz qui ont vibré, vendredi soir, sur les notes des groupes venus des Antilles, d’Haïti et d'Amérique du nord qui ont animé avec brio cette avant-dernière soirée du 8e Festival international de jazz. “Bwa Kore” de la Martinique avec ses refrains "Paga deyew”, “mare lonèw”, entonnez chaleureusement par les connaisseurs mais aussi les néophytes enthousiastes imprégnés de cette volonté festive de s'ouvrir au jazz, cette musique plaintive, un brin révolutionnaire venue d'Amérique du nord avec toute sa coloration africaine, mais aujourd'hui transcendante et universelle, a été particulièrement apprécié. Max Telef, chanteur à la voix puissante, animateur hors pair a capté l'attention de ce public avide de plaisir un brin connaisseur qui, à la fin, lui a réservé une chaleureuse ovation en reprenant, durant de longues minutes, un de ses refrains, “nou tout ape mò neye”. Follow Jah, une bande de rara de Pétion-ville, accompagnée du saxophoniste americain Paul Austerlitz a pris la relève. Admirable mariage, entre le rudimentaire et le traditionnel, pour un son neuf, d'une rare fraîcheur pour une soirée plus qu'exceptionnelle au regard de la dimension des artistes et du niveau de spectacle offert. Étonné, le public visiblement admiratif de cette inspiration aux multiples saveurs a témoigné de sa satisfaction par des salves d'applaudissement après chaque nouvelle interprétation. Le meilleur était pourtant à venir. Présenté par Michael Messy, représentant de l’ambassade des USA à cette soirée, le Soul Rebel, venu spécialement de New Orléans a enchaîné. Trombone, Hélicon, trompette, ce fut très chaud avec ce groupe qui a un sens endiablé du rythme. Entonnant des refrains familiers des haïtien, Soul Rebel était vraiment d'un autre niveau avec sa musique rebelle qui invite à la danse et à la fête. Le public métissé de la Place Boyer, oubliant durant quelques heures les tourments de la vie réelle, en a eu pour son compte. Ce fut du vrai spectacle à l'américaine, qui a propulsé les spectateurs hors de leurs siège pour effectuer quelques pas de danse où tout simplement participer à l’animation avec les musiciens. À plusieurs reprises ils se sont mis debout pour ovationner le talent, mais surtout la grande capacité d'improvisation de ces jazzmen américains qui ont étaler toute leur panoplie. Ce fut tout simplement géant! Plus d'une heure d'une animation inoubliable, avec une trompette chercheuse, du rap-jazz sur de faux airs soul musique avec des chanteurs qui ont trouvé le tempo sur cette musique multicolore. Il a vraiment “jazzé” ce 24 janvier à la place Boyer. Bravo les organisateurs conclut L.E.a chronique publiée dans HPN Et nous pouvons continuer avec les bravo au spectacle qui se déoulait au même moment à l’Institut Français au 99 de l‘Avenue Lamartinière. Comme d’habitude l’espace était plein à craquer. Beaucoup de jeunes, des étudiants pour la plupart et les sempiternels “ fans” du jazz. Debout assis, appuyé contre les murs ou assis tout simplement par terre sur les graviers. Au programme cet exceptionnel accordéoniste français Daniel MILLE accompagné de ses musiciens. L’accordéon a grondé, et a laissé s’échapper des notes d’une pureté bouleversante. L’émotion pouvait d’ailleurs se lire d’un bout à l’autre de la performance sur le visage de Daniel MILLE dont la reputation n’est plus à faire. Et le public vibrait , tout aussi émitionné au son de l’accordéon. Et c’est à regret qu’on a laissé partir le groupe. Mais il le fallait, puisque le second groupe fidèle au rendez-vus enchainait avec des airs percutant. Le Jazz Fusion remplaçait les mélodies aux intonations tellement poignantes de l’accordéoniste. Iram Gomez était à l’affiche avec son trio et surtout avec ce tout jeune musicien d’origine cubaine et dont la dextérité faisait penser à celle de Chuchito Valdez. Encore et Encore réclamait le public fasciné. On s’est séparé en se disant à demain. Quand on a ainsi communiqué ensemble, on est devenu très proche, A demain donc pour la cloture de cet exceptionnelle 8 ème édition du Festival de Jazz de Port-au-Prince qui s’est surpassé dirions nous cette année et qui demeurera inoubliable ! Mais est-ce que chaque année on n’a pas envie d’en dire autant !