Le Centre de recherche, de réflexion, de formation et d’action sociale (Cerfas) vient de publier une étude sur le « Relogement des personnes déplacées par suite du tremblement de terre du 12 janvier 2010 », révélant un non-respect des normes internationales dans la construction des abris. L’étude porte sur les abris permanents construits après le séisme dont 7 à 8 mille ménages ont bénéficié. Un échantillon de 237 habitations et 225 ménages dans 13 espaces, à raison de 15 ménages par site, a été retenu par le Cerfas, qui a enquêté pendant 4 à 5 mois, affirme le père Kawas François, directeur du Cerfas. « L’une des choses qui nous a le plus frappés c’est que les maisons qu’elles soient individuelles ou familiales ne correspondent pas aux normes internationales, aux normes des Nations Unies. Par exemple dans la majorité des constructions, les chambres sont très exigües » par rapport à la taille moyenne de la famille haïtienne, explique le père François. Canaan, Morne à cabri, Corail Cesselesse, Morne Hercule, Carrefour, Gressier, Zoranje, Bowenfield (dans la périphérie de la capitale), Jacmel (sud-est), Léogâne (ouest), sont parmi les sites visités par les enquêteurs. Les données recueillies révèlent que très peu de sites de relogement offrent un accès aux services tels l’eau ou un système d’élimination des ordures. En fait, « le nombre de sites répondant aux normes est tres réduit », souligne le père Kawas François, expliquant qu’à cité Bowenfield « après le départ des Ongs, les gens ont commencé à faire leurs besoins à même le sol ». L’étude révèle que les déplacés du 12 janvier 2010 ont été relogés dans deux types de logements : les logements individuels de 2 à 3 pièces et les shelters qui ont 1 à 2 pièces, avec une dominance des logements individuels. De plus le statut juridique de l’occupant a beaucoup évolué depuis le moment précédant son déplacement. La proportion de personnes se déclarant propriétaire a augmenté, celle des occupants à titre gratuit a fait un bond considérable et le nombre de locataires a, lui, relativement diminué, indique Cerfas. En même temps, la question foncière demeure un défi, car « la majorité des déplacés n’a pas de titres de propriété », signale le père Kawas François. L’organisme souhaite que l’on fixe un « logement type » qui tient compte des normes onusiennes ainsi que de la culture haïtienne, tout en révisant le système de financement de logement actuel, et en se penchant sur la question foncière.