Manifestations pour ou contre, déclarations intempestives font oublier l‘enjeu qui devrait être celui des elections avant la fin de l’année 2013, mais qui semblent avoir été renvoyées aux calends grecques. Les elections ont été l’un des thèmes de ‘homélie de Monseigneur Louis Kébreau à loccasion de la céréonie Te Deum tenue à la cathédrale de Notre Dame de l’Assomption au Cap Haïtien. La question des élections continue de diviser Martelly et le parlement ainsi que l’opposition, qui l’accuse de velléité dictatoriale. « Interpellations à l’emporte pièce, des jeux de coude pour corrompre de plus en plus, la médisance, la calomnie, tout ce mal qui défile sous nos yeux et nous laisse dans une totale indifférence, comme si nous n’étions pas concernés par la désinvolture de ces actes qui conduisent le pays au chaos » : telle est la situation générale du pays, que décrit Kébreau. Un silence semble s’emparer des secteurs porteurs de lumière et d’espérance dans ce trou béant, d’après lui. « C’est dommage, aussi, de constater ce grand silence de la part de ceux à qui nous avons laissé l’initiative de prendre les décisions au niveau national, de la classe des intellectuels et des affaires qui n’ont pas su se mettre autour d’une table pour arrêter cette hémorragie, qui peut conduire la nation à perdre les acquis du 18 novembre 1803 et du 1er janvier 1804 », s’indigne le dignitaire ecclésiastique catholique romain. Dans son homélie de circonstance, il exhorte à renoncer « au mensonge, au marronnage, au cynisme, à la haine, à la violence » pour promouvoir une « culture de la vie ». Mais « qui sera capable d’écouter les cris de souffrance, qui jaillissent de ces familles désemparées, de ces jeunes en panne de travail, souvent manipulés et embrigadés dans des bandes de malfaiteurs, de ces vieillards abandonnés à eux-mêmes, de ces paysans sans terres qui errent ? » Le président Martelly, son premier ministre Laurent Salvador Lamothe, le président du Conseil supérieur du pouvoir Judiciaire (Cspj), Anel Alexis Joseph, des ministres du gouvernement, des parlementaires proches du pouvoir sont présents au Cap-Haïtien pour la commémoration de la dernière bataille, le 18 novembre 1803, des captifs de Saint-Domingue contre les soldats français. Cependant deux grands absents à cette commemoration: Les présidents du sénat et de la chambre des députés, respectivement Simon Dieuseul Desras et Jean Tholbert Alexis.