Parmi les photographes de presse, il était sans doute le meilleur. Sachant dégager la note sensible de chaque spectacle de rue, Thony avait une sensibilité que lui seul possédait. Et cela se sentait dans ses photos. Et pourtant il était malade, très malade Souffrant d’une tumeur maligne du cerveau, Il avait subi une première lobotomie, grâce au concours de son ami de toujours, le journaliste français-corse Dominique Levanti , décédé lui aussi il y a de cela quelques années. Et sans doute rien n’a jamais plus été pareil pou Thony depuis la mort de Dominique. Et pourtant nous ne l’avons jamais entendu se plaindre. Dominique et Thony travaillaient tous deux pour l’Agence France Presse, Dominique aussitôt posé le diagnostique concernant Thony avait pu arranger pour lui un voyage de santé en France où il avait été opéré. Mais Thony ne s’en était pas sorti indemne. Et depuis l’opération, il était devenu très difficile de le comprendre. Mais quand il réalisait que son interlocuteur ne comprenait pas, Thony demandait une feuille de papier, et sans complexe, il rédigeait ce qu’il voulait vous dire. La mort de Thony est un grand choc pour tous ceux qui l’ont côtoyé.. C’est qu’on s’était habitué à son état. Il était de toutes les manifestations, de tous les spectacles de rue et aussitôt après, en vrai professionnel, il nous envoyait son document photographique sur notre adresse courriel. Car Thony était aussi l’un des photographes de Haïti en Marche D’ailleurs nos lecteurs le connaissait et le regretteront certainement beaucoup. Depuis quelque temps cependant, nous avions remarqué que Thony devait se ménager. Il n’était plus dans les manifestations violentes où les journalistes et photographes étaient bousculés et étaient obligés souvent de prendre leurs jambes à leur cou, par peur d’être bousculés ou même foulés au pied. Mais Thony se rattrapait avec des photos d’une telle sensibilité, s’arrêtant dans les rues pour fixer sur son objectif ces scènes de tous les jours es rues e Portau-Prince rue que lui seul savait découvrir. Le photojournaliste Thony Bélizaire, avait reçu en 27 juin 2007, le premier prix dans la catégorie professionnelle d’un concours de photographie, organisé par le Fonds des Nations Unies pour la population. Les photos, présentées par Thony Bélizaire, ont été prises, pour la plupart à Cité Soleil. Il faisait ressortir les problèmes liés surtout à l’environnement, à la pauvreté et au proxénétisme. Thony, tu nous manqueras beaucoup. Et surtout tu resteras un exemple pour beaucoup de jeunes et de moins jeunes: ne pas se laisser aller au découragement, quelque soit l’infirmité ou le coup dur. Poursuivre jusqu’au bout sa tâche !