C’est ce mercredi 1er avril que le groupe Observatoire, constitué, entre autres, des Défenseurs Sans Frontières des Droits humains (DESAFRODH), a publié son rapport d’enquête sur la mise en œuvre des différents projets de développement de l’administration Martelly et du gouvernement Lamothe dans les départements du Sud (Cayes) et de l’Ouest (au Centre-ville de Port-au-Prince) qui,  constituent une épée de Damoclès pour la production locale.

 

Le gouvernement haïtien, indique la coordonnatrice générale de DESAFRODH, Me Nancy Vigne, s’est lancé dans la mise en œuvre d’une panoplie de projets à grande échelle. L’objectif consiste à faire d’Haïti un pays émergent à l’horizon de 2030 sous l’égide d’un document baptisé Plan stratégique de développement d’Haïti (PDSH), élaboré par une entreprise canadienne du nom de Lemay+DDA.

Selon ce qu’a indiqué la chef de DESAFRODH, l’Etat haïtien s’engage à entamer un processus de développement qui vise à attirer des investissements privés étrangers, visant l’exploitation de ses ressources non encore exploitées plutôt que de s’atteler à diminuer la misère dans laquelle vit la majorité de la population haïtienne.

Alors que cette démarche,  fustige-t-elle, n’a été entreprise en tenant compte des réalités socio-économiques, environnementales, touristiques et culturelles du territoire haïtien. Pis encore, les autorités haïtiennes, se plaint-elle, ont procédé à l’implantation de ces méga-projets qui ne répondent pas aux besoins réels des compatriotes en les expropriant de manière arbitraire et en faisant fi des droits humains.

Dans la même veine, Roosevelt Jean Félix, responsable de programme à la POHDH a rappelé que des mandats ont été émis contre des citoyens qui défendaient leurs propriétés. Il en veut, entre autres, pour preuve Kénol Alexis à l’île-à-Vache, soulignant que d’autres ont été roués de coups par des agents de la PNH.

La décision d’exproprier les compatriotes, participe du processus de renforcement de la dépendance d’Haïti vis-à-vis de l’extérieur. Car, soutient-il, Laborde représente l’une des surfaces les plus fertiles du pays. Pourtant, les autorités remuent ciel et terre en vue d’exclure la population pour accaparer les terres des paysans.

Pour remédier à la situation, le groupe "Observatoire" appelle au respect des droits fondamentaux de la population. Aussi exige-t-il des autorités le dédommagement des habitants qui vivent de l’agriculture, notamment de la pêche et de l’élevage.