10 janvier 2018 Rezo Nòdwès  Aucun commentaire

« Vous nous expulsez aujourd’hui de la République Dominicaine, nous y reviendrons demain« , a rapporté au journal Listin Diario, le Général Sugar Frugis Martinez de CESFRONT citant des haïtiens fraîchement arrêtés et déportés de la République Dominicaine ne voulant, selon toute vraisemblance, plus rester vivre au pays de Jovenel Moise, en dépit des promesses d’une « Caravane de changement » élargie qu’a tenues le président d’une République où corruption et impunité font bon ménage

 

Port-au-Prince, mercredi 10 janvier 2018 ((rezonodwes.com)).–Contrairement aux Etats-Unis et au Canada où, en matière des lois sur l’immigration, des récidivistes encourent toujours de lourdes peines, chez les voisins dominicains, ils sont nombreux les compatriotes haïtiens à faire et refaire l’expérience de traverser illégalement la frontière haitiano-dominicaine se contentant de jouer à cache-cache

D’ailleurs, un groupe d’ haïtiens en pleine phase de déportation, n’ont pas caché aux soldats dominicains leur vif souhait de revenir bientôt habiter leur pays (quoique démunis de documents légaux), profitant de l’inexistence d’un texte de loi traitant de la question de « migrants récidivistes« .

« La situation dans les zones frontalières avec Haïti est difficile car les militaires qui y sont postés, procèdent de temps à autre à l’arrestation de beaucoup de migrants haïtiens, sans documents de voyage légal« , a déclaré à Listin Diario, le général Sugar Frugis Martinez, directeur du Corps Spécialisé de Sécurité Frontière (Cesfront).

Le général Martinez qui se lamente sur le sort réservé d’avance aux haïtiens, n’étant autre qu’arrestation et déportation, dans leurs tentatives d’entrer illégalement en République Dominicaine, a révélé que « des haïtiens ont clairement formulé le vœu de retourner et cette fois-ci, ils seront accompagnés d’un parent« .

 

Cet officiel dominicain qui dit assurer la sécurité de la frontière 24/24, pour contenir l’immigration illégale des haïtiens, a révélé que « depuis le 30 décembre 2017 jusqu’à hier (mardi dernier), les membres de Cesfront et de l’armée dominicaine ont arrêté 10 099 haïtiens sans papiers qui ont vainement tenté de traverser la frontière« . 

Ces haïtiens qui n’ont pas suivi à la radio lundi, le discours-marathon du Premier-ministre Jack G. Lafontant, préférant s’octroyer des crédits pour le soulagement partiel des bénéficiaires de TPS, aux Etats-Unis, ont été confiés aux autorités dominicaines de migration. Leur déportation était imminente.

En attendant de revenir sur Polifront dont on est sans nouvelle depuis la cérémonie de graduation de la centaine d’officiers, les militaires dominicains, de leur côté, ont rapporté qu’ils ont déjà, notez-le bien, fait prisonnier 7 fois plus d’ haïtiens en ce tout début d’année 2018.

Cependant, le président Jovenel Moise, dans son discours au Parlement, mardi dernier, soit 4 jours après une performance musicale de Michel Martelly qui excelle dans l’art de rabaisser le niveau de la présidence haïtienne, a affirmé qu’il demeure « convaincu que la meilleure politique migratoire est de renforcer l’État haïtien, de promouvoir l’Etat de droit, de produire davantage et mieux, de mieux éduquer le peuple, de fournir des services de base et de créer des emplois décents et durables« .

Parlant d’emplois décents, qu’avait bien accompli Jovenel Moise lors des dernières revendications salariales des ouvriers des industries de sous-traitances, se demande un étudiant haïtien « exilé » au Chili ?