Un bâtiment splendide, érigé en plein dans un quartier commercial toujours sous les décombres et qui est devenu le QG  des gangs. Nous parlons du Centre Historique de Port-au-Prince qui n’a toujours pas éte reconstruit.

La construction de ce Centre de convention qui jouxte le splendide bâtiment abritant la Banque de la République d’Haïti(BRH) a duré au moins 5 années, puisqu’elle a avait commencé sous la présidence de René Préval (2006-2011).

Le chantier, d’abord confié à une firme dominicaine, est passé entre les mains d’architectes et d’ingénieurs haïtiens qui en ont fait cette petite merveille, érigée sur une base en acier et laissant la place à des palmiers géants qui penètrent dans ces ouvertures circulaires, comme à l’assaut du ciel.

 L’inauguration du Centre de Convention et de Documentation a aussi été l’occasion de rendre un hommage aux employés de la banque victimes du séisme du 12 Janvier 2010, avec un monument, la dernière oeuvre du grand sculpteur haïtien Ludovic Booz, baptisé MEMORIAL A LA VICTOIRE. Il s’agit de 14 employés de la BRH et qui ont pour noms: Mesquette Anglade, Patrick Casséus Savenerye, Jean Morel Clairmond, Marc Parnell Dufort, Nadine Dutelus, Pierre André Guillaume, Joseph Ismé, Réginald Jean, Philistin Jocelyn, François Meuse, Jean Pierre Molière, Ptrick Petit Frère, Ronald Rodrigue et Marie Elvire Sylvain. Ils sont tous immortalisés dans le lobby du Centre, leurs noms gravés au bas du Memorial à la Victoire de Ludovic Booz, lui aussi décédé en février 2015.

 Le Centre s’étend sur une superficie de 6.000 m2, avec une capacité globale d’accueil de 6.000 m2 et peut accueillir 6.000 personnes. C’est dire si ce centre a sa raison d’être, dans une capitale où il n’y a aucune salle de spectacle, exception faite de cette du Triomphe mais qui, pour une raison inconnue, donnant lieu à toutes sortes de rumeurs, n’a pas encore été mise au service du public, depuis son inauguration, cela fait trois mois maintenant.

 Le Centre de Convention et de Documentation de la BRH dispose d’une salle d’exposition multi-fonctionnelle de près de 900 m2, de deux salles de régie munies d’équipements permettant la traduction simultanée, de quatre salles de réunion équipées de système de visioconférence, d’un foyer de 300m2 , d’un lobby de 380 m2, d’un restaurant pouvant recevoir 125 personnes, de cinq espaces pour bureau sur la rue Pavée, d’un espace de documentation, d’un secteur administratif et d’une loge d’artistes pour les prestations musicales et théâtrales.

Ce Centre a  été érigé pour faire revivre le Centre Historique de Port-au-Prince, aime à répéter le gouverneur Charles Castel  qui, malgré l’immense problème représenté par le non réaménagement du centre ville, a toujours répété qu’une capitale ne pouvait rester sans un pareil centre et qu’il fallait donc commencer quelque part. Charles Castel a donc osé et le résultat en vaut vraiment la peine.

 D’ailleurs le chef de l’état Michel Martelly est revenu sur la question en invitant d’autres institutions à suivre l’exemple de la BRH en aménageant elles aussi des espaces échanges ou des espaces commerciaux au coeur du nouveau Port-au-Prince.

 Il ne fait pas de doute que ces invitations connaitraient à être suivies. Mais avant, il y aurait quelque chose d’important à être fait, faire de ce quartier historique ce qu’il n’a pas été depuis longtemps, un lieu où il fait bon vivre, où les acheteurs, les employés de bureaux aiment à se promener, à jouir des espaces verts, sans risque de se faire détrousser voire même égorger, comme est devenu notre centre ville. Pétion Ville explose et cette petit ville estivale n’avait pas été construite pour héberger tout le commerce de Port-au-Prince. En témoignent les embouteillages monstres aux heures de pointe.

 

Mais la volonté de transformer le centre historique en lieu où il fait bon vivre, existe t-elle vraiment ?

 

Peut-être qu’avec le temps, avec les nombreuses constructions qui sont en train, le miracle se produira finalement. Après tout, il suffit de vraiment le vouloir 

 

E.E.