A l’initiative de RAMI (Recherches et Actions pour les Migrants), de concert avec ESO (Etudiants Solidarités) et la cellule droits humains du parti MOCHRENHA, s’est tenue ce vendredi, une marche pacifique pour dénoncer et condamner du même coup "l’haïtianophobie" pratiquée sévèrement de l’autre côté de la frontière. Très en colère, des protestataires déchiraient en petits morceaux le drapeau dominicain auquel ils tentaient également de mettre le feu, a constaté Haïti Press Network.

 Frustrations, colère, propos acerbes lancés à l’endroit des dominicains sur fonds de refrains pour le moins improvisés en la circonstance,  tel a été l’ambiance qui régnait ce vendredi, devant les locaux de l’ambassade de la République Dominicaine, point d’arrivée  de la marche.

Empêchée par la police, la foule n’a pas pu passer, comme prévu, devant la chancellerie haïtienne. Ce qui a soulevé la colère des manifestants qui voulaient signifier leur refus de cautionner les nombreux actes abusifs perpétrés contre des ressortissants haïtiens en République dominicaine ces derniers temps.

Présent à cette marche, l’ancien député Sinal Bertrand fustige le comportement passif des autorités haïtiennes qui ont mis trop de temps avant de finalement réagir en douceur, a-t-il insisté, contre le crapuleux assassinat de Claude Jean Harry, 23 ans, ressortissant haïtien retrouvé pendu la semaine dernière sur une place publique dans la ville de Santiago.

« Je pense que la pendaison de ce jeune haïtien doit être considérée comme l’élément déclencheur devant révolutionner notre pensée de peuple en vue de ne plus accepter l’inacceptable », laisse entendre Béguens THEUS, ancien député et  directeur exécutif de RAMI.

Rappelons que l’ambassadeur d’Haïti en République Dominicaine a été rappelé récemment en signe de protestation contre ce que la République qualifie d’un crime de trop.