Après 13 ans, l’ONU tourne une nouvelle page dans sa longue histoire de maintien de paix en Haïti. La Mission des Nations Unies pour la Stabilité en Haïti (MINUSTAH) a mis fin officiellement à ses activités dans le pays hier jeudi 05 octobre. Mais ce n’est pas de gaieté de cœur que les casques bleus ont fait leurs adieux.

Car, comme le reconnait Sandra Honoré - qui a dirigé la MINUSTAH ces quatre dernières années- dans son discours hier, « il reste encore beaucoup à faire pour qu’Haïti atteigne la stabilité et le développement durables auxquels tous et chacun aspirent. 

Et par anticipation, avant même la fin du mandat de la première mission, une nouvelle mission, la ,  MINUJUSTH a été établie par le Conseil de Sécurité de l’ONU pour prendre le relais. Le mandat est quasi le même, légèrement réduit : appui à la Police Nationale, renforcement de l’état de droit et poursuite du suivi de la situation des Droits humains, y compris les questions de genre. Un représentant spécial adjoint, Mamadou Diallo, est nommé. Les opérations commenceront le 16 octobre prochain avec un effectif de 1275 policiers.

Dans la foulée de son intervention, madame Honoré a dévoilé grosso modo le mode d’organisation de la  nouvelle mission : « La MINUJUSTH aura une composante de Police et une composante civile. La composante de Police sera constituée de sept Unités de Police Constituée, soit 980 policiers déployés dans cinq départements, à savoir l’Ouest, l’Artibonite, la Grand’Anse, les Nippes et le Nord. En plus de ces Unités de Police Constituées, 295 Policiers Individuels seront déployés dans les dix départements du pays en appui à la PNH pour un renforcement des capacités des officiers et cadres supérieurs de la Police. La composante civile de la MINUJUSTH sera constituée de 351 personnels civils répartis à part égale entre nationaux et internationaux, basés à Port-au-Prince.  En même temps, les 19 agences, fonds et programmes du système des Nations Unies en Haïti continueront leur soutien du gouvernement et du peuple haïtien dans les domaines du développement et afin d’atteindre les objectifs du développement durable. »

Mais le président du sénat, Youri Latortue, s’est toujours opposé à l’idée du déploiement de la MINUJUSTH qui, selon lui, ne va pas ne va aucunement contribuer à résoudre les problèmes d’Haïti. « Si l’Etat s’attache à cette décision, elle va échouer », prévient l’ancien officier des Forces Armées d’Haïti.  «  Il faut que le gouvernement et le parlement décidément de mettre sur pied  une police professionnelle et une armée. »