GAZETTE-HAITI
- Le Conseil de Sécurité des Nations Unies a renouvelé, le 14 juillet 2023, le mandat du Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) pour un an. La structure est passée de 42 à 70 membres selon la résolution qui a été votée. Elle est prolongée jusqu'au 15 juillet 2024. Toutefois, la situation n’a pas évolué sur la question du déploiement d’une force multinationale en Haïti.


Il ne s’agit pas d’une décision sur le déploiement d’une force multinationale en Haïti mais plutôt du renouvellement pour un an du mandat du Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH). La décision a été prise à l’unanimité le jeudi 14 juillet 2023. Le texte propose principalement des mesures pour renforcer la sécurité et les capacités opérationnelles du BINUH, notamment en augmentant le nombre de ses membres de 42 à 70, en augmentant aussi le soutien du BINUH à la PNH en matière de formation, et en soulignant l'importance de l'engagement du BINUH pour les élections en Haïti.
Par ailleurs, la résolution adoptée par le conseil de sécurité de l’ONU prie le Secrétaire général de lui soumettre un rapport écrit, en consultation avec Haïti, dans les 30 jours, décrivant toute la gamme des possibilités d’appui que pourrait fournir l’Organisation pour améliorer l’état de la sécurité notamment, mais non exclusivement, l’appui à la lutte contre le commerce et le détournement illicites d’armes et de matériel connexe; la formation supplémentaire de la Police nationale d’Haïti; l’appui à une force multinationale non onusienne, ou la possibilité d’une opération de maintien de la paix, dans le cadre d’un règlement politique en Haïti.
Suite à l'assassinat du président Jovenel Moïse le 7 juillet 2021, Haïti est plongée dans une crise multidimensionnelle caractérisée par une impasse politique et une escalade de la violence des gangs atteignant des niveaux décrits par le Secrétaire général comme « comparables aux pays en conflit armé ».
En octobre 2022, le gouvernement haïtien a appelé au déploiement immédiat d'une «force internationale spécialisée» pour renforcer les efforts de la PNH pour lutter contre les gangs. Le même mois, le Secrétaire général a soumis au Conseil de sécurité un rapport spécial décrivant les options pour renforcer le soutien à la sécurité d'Haïti.
Le rapport recommandait qu'un ou plusieurs États membres, agissant de manière bilatérale à l'invitation et en coopération avec le gouvernement d'Haïti, pourraient déployer, de toute urgence, une force d'action rapide" pour soutenir la PNH.
Cependant, le Conseil de sécurité n'a pas encore donné suite à la demande du gouvernement haïtien et au rapport du Secrétaire général, car aucun État membre n'a indiqué sa volonté de mener une telle mission.
Dans une lettre datée du 7 juin adressée au Secrétaire général, le gouvernement haïtien a réitéré sa demande de soutien sécuritaire. Le 6 juillet, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a déclaré que les États-Unis restaient « actifs » dans leur recherche d'un pays pilote, mais il n'a fait état d'aucun progrès tangible à cet égard.
Cette semaine, en raison de l’indécision des pays capables de diriger une telle force en Haïti, l’ONU a demandé que des alternatives soient étudiées. La cheffe du BINUH (bureau ONU en Haïti) Maria Isabel Salvadaor, avait même indiqué que l’envoi de casques bleus devrait être envisagé.
Par: Daniel Zéphyr