A l’occasion de la 133ème assemblée ordinaire de la Conférence Épiscopale à La Chapelle Sté Marie, les évêques haïtiens se sont prononcés en faveur d’un véritable consensus en vue de sortir le pays de la crise.
« Pa kite yo volè esperans nou nan men nou » (ne laissez pas qu’on vous vole votre espérance), tel a été le message des Évêques en cette occasion lors d’une rencontre avec la presse ce vendredi. Ils appellent le pouvoir et les partis politiques à trouver une entente sur les grandes questions engageant la nation.
Sur la question des élections, le Cardinal Chibly Langlois estime qu’on ne peut pas parler d’élections dans un pays contrôlé par les gangs. « Comment les candidats et les électeurs pourront se rendre aux urnes?, se demande Chibly Langlois. Sur cette question, la position de l’Eglise Catholique est ferme », précise-t-il.
L’évêque de Hinche, Jean Désinord a quant à lui aborde l’épineuse question d’une nouvelle constitution. Selon lui, une seule personne ou un petit groupe ne peut pas prétendre changer la constitution sans consulter les forces vives de la nation. Là encore, les Évêques des dix (10) diocèses sont clairs: il faut un consensus.
Monseigneur Pierre André Dumas qui récemment a tenu des propos très acides à l'endroit des autorités « à cause de leurs promesses non-tenues » croit quand à lui qu' « aucun sacrifice ne devrait être impossible pour les acteurs pour sortir le pays de l'abîme dans lequel il se trouve ».
Questionné sur la possibilité pour l'Eglise Catholique de jouer un rôle de médiateur dans la recherche d'une solution, le président de la Confèrence Episcopale Monseigneur Loné Saturné n'y voit pas d'inconvénient pourvu que, dit-il, les acteurs soient sincères.
Dans son message à l’occasion de la 133ème session ordinaire de la CEH, les Évêques annoncent trois (3) journées de prière les 5, 6 et 7 Décembre 2020 pour la conversion et la délivrance. La Conférence Épiscopale espère que la Noël permettra de combattre la violence et l’insécurité qui s’abat sur le pays.
Gazette Haiti