Kidnapping : « c’est trop facile », jette une victime…
Le maestro Dickens Princivil, 56 ans, et Magdala Louis, 33 ans, kidnappés dimanche soir à la rue Carlstrom par plus d’une demi-douzaine d’hommes lourdement armés, ont été libérés lundi soir, quelque part à Martissant. Le film des évènements, retracé par les victimes, confirme un mode opératoire, l’armement et le profil de ces jeunes criminels qui écument les rues à la recherche de proies. Ils frappent de manière aléatoire sans être inquiétés par la police. « C’est trop facile », a jeté Dickens Princivil, en interview sur Magik 9 (100.9 fm).
Le maestro, persuadé d’avoir été enlevé parce qu’il portait un costard, revenait d’une cérémonie de remise de diplômes d’une promotion de l’école de cosmétologie de Michel Chataigne. Sans fournir de détails, Dickens Princivil, mesuré, a évoqué des « écarts » dans le comportement des ravisseurs vis-à-vis de Magdala Louis. Son bac de fin d’études classiques en poche depuis 2013, la jeune femme, qui vend des saucisses, place des mannequins pour se faire un peu d’argent pour nourrir son unique fils de 6 ans, a livré un récit glaçant des actes de torture physique et psychologique perpétrés par les ravisseurs sur sa personne.
Du braquage à l’arme lourde par des braqueurs qui ont dit être des agents de la DCPJ, à la cagoule enfoncée dans la tête des victimes, les ravisseurs se sont acharnés sur Magdala Louis. Des sanglots dans la voix, elle raconte dans la presse avoir été frappée au visage. Ils lui ont brûlé les cheveux, la plante des pieds, l'ont insultée parce qu’elle avait ses règles et pas de serviette hygiénique.
Pour faire monter la pression sur cette famille humble à qui une rançon de 800 000 dollars a été exigée, les ravisseurs ont promis de tuer Magdala Louis. Jusqu’au bout de la cruauté, ils ont permis à la jeune d’avoir ce qui lui est présenté comme une ultime conversation avec son fils avant d’être tuée. À son enfant de six ans, cette jeune femme a expliqué qu’elle sortait d’une cérémonie de collation de diplômes, qu’elle ne menait pas une mauvaise vie.
Les bandits n’ont pas dit qu’ils allaient les libérer. Ils leur ont remis la cagoule. Magdala Louis a cru qu’elle et Dickens Princivil allaient être conduits à un lieu où ils seraient abattus. Sa vie a défilé dans sa tête. L’idée de ne plus revoir mon fils était terrible, a témoigné Magdala Louis.
( à lire ans Le Nouvellste)