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Le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Jean Elder Guillaume, aurait libéré, sans procès, tous les employés de la Sogebank arrêtées dans cadre d’un scandale de détournement de fonds, a appris la rédaction de RHINEWS.


Ces libérations sont intervenues au moment où la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) vient de transmettre au parquet le rapport d’enquête conduite depuis un and par le bureau des affaires financières et économiques (BAFE).
Dans ce rapport en possession du chef intérimaire du parquet, le BAFE a recommandé des poursuites judiciaires à l’encontre de plusieurs employés et cadres de la Sogebank, une banque commerciale privée.
Les personnes concernées par cette action judiciaire sont : Catheline Barochin, Daphkar St Paul et Leevens Lifete Déjoie.
‘‘ Cependant, s’agissant du nommé Leevens Lifète Déjoie, le BAFE a souhaité qu’il soit purement et simplement relâché, vu qu’à ce stade, l’enquête n’a pas révélé l’évidence de sa participation dans ces actes malhonnêtes’’, selon le rapport.
Le document a également recommandé que la justice continue à rechercher à partir de démarches diplomatiques et via INTERPOL, les nommés Anne Kettia Georges, Jean Ralph Antoine, Jean Junior Memnon et Stéphane Joseph, pour qu’ils répondent de leurs actes.
Ces individus sont accusés de vol, de complicité de vol, d’abus de confiance, de faux et usage de faux, d’obstruction à la justice et d’association de malfaiteurs.
‘‘Ils seraient impliqués, selon le rapport du BAFE, dans le détournement de plus de 132 mille dollars américains en abusant de la confiance des propriétaires de l’entreprise Sonia Produits Alimentaires.’’
Le rapport a précisé que, ‘‘l’enquête diligentée dans le cadre de cette affaire a permis de confirmer sans ambages que l’entreprise « Sonia Produits Alimentaires » a été victime des actes d’ Abus de confiance, de Vol, de Complicité de vol, de Faux et d’ Usage de faux et d’ Association de malfaiteurs, impliquant directement la SOGEBANK, ses employés et consorts. Anne Kettia Georges, un des éléments clés de cette enquête, a bénéficié non seulement du support ou de la complicité de ses supérieurs hiérarchiques, mais aussi de la faiblesse du système de contrôle de ladite institution.’’
« Ces malversations graves révélées par cette enquête constituent une menace grave, à la fois pour la sécurité de l’argent des déposants et du système financier en général, qui, si elle n’est réprimée ou maitrisée, risque d’avoir des répercussions désastreuses sur le fonctionnement de l’économie nationale, car c’est la confiance indispensable des clients qui est mise en cause », déclarent les enquêteurs du BAFE.
Dans leur requête au commissaire du gouvernement, ils ont souhaité que, ‘‘tant pour le triomphe de la justice que pour la protection du système financier, que l’action publique soit mise en mouvement contre tous les individus indexés dans ce dossier afin de dissuader les autres banques et leurs employés, d’une éventuelle prolifération de ce spectacle hideux offert par la Sogebank et certains de ses employés et consorts.’’
Selon le rapport, ‘‘que ce soient les plaignants, que ce soit la Sogebank, ils ont tous et clairement indexé la responsabilité de la nommé Anne Ketia Georges dans cette vaste affaire de détournements de fonds. Ces accusations ont été démontrées et supportées par les révélations de I ‘ enquête. Il faut considérer par exemple, le fait que la quasi-totalité du montant des cinq millions huit cent mille gourdes (5, 800. 000. 00 HTG) figurée dans la plainte des victimes et pas mal d’autres, ont été débités et détournés par la nommée Anne Ketia Georges avec la complicité d’autres dirigeants influents de la succursale. Ceci, sans l’autorisation des propriétaires du compte, simulant de régler des comptes fournisseurs de « Sonia Produits Alimentaires » qui, en réalité n’ont été effectués qu’à partir de chèques sans provisions. Des faits qui constituent des actes de vols avérés, d’abus de confiance et d’association de malfaiteurs.’’
Les enquêteurs ont noté que ‘‘tous les cadres de la banque entendus dans le cadre de ce dossier ont tenté d’une manière ou d’une autre d’accuser la nommée Anne Kettia GEORGES comme étant le responsable des forfaits, confirmant ainsi qu’ils étaient au courant des actes malhonnêtes de leur collègue, alors qu’ils n’ont rien fait pour la freiner dans ses déviances. D’ailleurs, c’est la nommée Anne Kétia GEORGES qui a, délibérément, choisi de rompre ses relations avec la Sogebank par abandon de poste.’’
‘‘En dépit du fait que tous les cadres entendus ont voulu culpabiliser Anne Ketia Georges, la nommée Catheline Barochin, en tant que directrice adjointe à la succursale concernée, n’était pas en mesure de préciser aux investigateurs les suivis légaux que la banque aurait engagés contre la mise en cause pour les préjudices causés aux clients ou même à la Sogebank’’, selon le rapport.
Certains avocats interrogés par la rédaction de RHINEWS estiment que la décision du commissaire du gouvernement participe d’une légèreté “inacceptable.”
Selon ces hommes de loi qui requièrent l’anonymat, le commissaire Guillaume pourrait soit transférer le dossier au cabinet d’instruction ou au correctionnel.