Le message cher à Moïse Jean Charles et ses alliés de la Force patriotique pour le respect de la Constitution (FOPARC) n’a pas été délivré comme prévu devant l’ambassade américaine. La Police s’est interposée,alors les manifestants se sont déchainés en érigeant des barricades de pneus enflammés et par des jets de pierres. Parti vers les 10 h 30 am, au Bel-Air, les partisans et alliés de la FOPARC ont vite rejoint le Carrefour de l’aviation, où ils avaient donné rendez-vous à d’autres groupes de manifestants. Ils ont dévalé en quelques heures les kilomètres qui les séparaient de l’Ambassade américaine où ils voulaient clôturer la marche par une déclaration appelant les autorités américaines à se désolidariser du Président Martelly. Ils étaient quelques milliers. Visiblement ce n’était pas la foule énorme des dernières sorties de l’opposition. Sous forte escorte policière, au rythme de la musique animée des bandes de rara venues du Bel-air, de Cité Soleil et autres, ils chantaient, dansaient et lançaient des slogans hostiles au pouvoir en place. Munis de pancartes réclamant aux USA son désengagement aux côtés de l’administration Martelly-Lamothe, ils se disaient déterminer à arriver devant les locaux de l’ambassade. Au niveau de Carrefour Fleuriot, le ton allait vite changer. Aux aguets, les agents des unités d’intervention de la PNH paraissaient imperturbables et déterminés à respecter l’ordre de stopper la manifestation à cette intersection. Canon à eau, Gaz Lacrymogènes, toute la panoplie du policier anti-émeute était disponible. Dans un élan de détermination les manifestants ont alors contourné le barrage policier et ont bifurqué par des voies détournées pour rejoindre l’ambassade. Les policiers ont rapidement réagi pour leur couper la route. A travers des sentiers boueux, ils couraient, ils chantaient « Si yo tire sou nou, na p mete dife ». Jets de pierres et de bouteille en verre, la tension était à son comble. Les policiers ont également fait usage de leurs armes à feu, nous ont rapporté certains manifestants. Tabarre commençait à ressembler à un champ de bataille, l’âcre odeur de gaz lacrymogènes rendait l’atmosphère irrespirable. Bilan: plusieurs pare-brises de véhicules brisés, et une dizaine de manifestants interpellés. Outre Moïse Jean Charles, perché dans une pick-up de couleur blanche, il était difficile d’identifier les autres membres organisateurs de cette marche, notamment les leaders du Mouvement patriotique de l’opposition démocratique (MOPOD). HPN