Le ministère de la culture et de la communication (Mcc) annonce sa décision de créer un fonds d’urgence pour venir en aide aux artisans, aux artistes et aux entreprises culturelles des régions frappées par le séisme dévastateur du 12 janvier.
« Nous essayons actuellement de faire le recensement des porteurs de patrimoine immatériel et des agents de transmission. Et nous étudions les possibilités de mettre à leur disposition des ressources, des matériels, des instruments, de telle sorte qu’ils et elles puissent continuer à transmettre les traditions et, comme on dit, soigner les blessures de l’âme », indique Magalie Comeau Denis conseillère de la ministre de la culture (elle-même ex titulaire de ce ministère).
Le ministère a entrepris la sécurisation de certains sites abritant des monuments affectés par le séisme et a fait part de mesures pour sauvegarder les collections dans les musées touchés par le tremblement de terre, dont le musée du Collège St Pierre (centre de la capitale).
Le Mcc se montre tout autant préoccupé par les risques qui affectent le patrimoine immatériel.
« On peut reconstruire un monument, mais lorsque le détenteur d’un patrimoine immatériel disparait sans l’avoir auparavant transmis, ce patrimoine est perdu à jamais. Et là nous avons un souci particulier celui de faire en sorte que ceux et celles qui ont survécu puissent passer de la survie à la vie, en revivifiant les traditions et en remettant le système des traditions en branle », explique Magalie Comeau Denis.
Le centre historique de Port-au-Prince, et la collection de Gingerbread de cette ville (des maisons en bois datant des 19e et début 20e siècles), la rue des artisans à Jacmel (Sud-est) sont parmi les lieux patrimoniaux les plus touchés, selon Daniel Elie, directeur de l’Institut national pour la sauvegarde du patrimoine (Ispan).
Des équipes sont déployées dans les villes affectées avec pour mission de dresser un recensement du patrimoine bâti, annonce le Mcc.
Les consultations se poursuivent entre temps en collaboration avec l’Organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) pour préparer les grandes lignes de la reconstruction du patrimoine et des ressources culturelles, qui seront intégrées au Pdna (Post disaster need assessement).