15 mars 2014 Joseph Guyler Delva PORT-AU- PRINCE , Haïti ( HCNN ) - Des acteurs haïtiens de différentes affiliations politiques ont paraphé ce week-end un accord historique pour mettre fin à une impasse politique qui avait posé une menace à la tenue d'élections cruciales et à la stabilité de ce pays des Caraïbes. Au terme d'une série de pourparlers entre les acteurs politiques, les représentants de l' Exécutif, du Parlement et de partis politiques ont signé vendredi un accord pour résoudre les différends sur l'organisation d'élections législatives et locales crédibles et sur les questions constitutionnelles et de gouvernance. Le président haïtien Michel Martelly, qui a signé le document au nom de l'Exécutif, a qualifié l'accord de victoire pour la démocratie et a mis en évidence l'aspect historique de cet accord politique qui est le résultat d'intenses négociations qui n'ont impliqué que des nationaux haïtiens. "Je suis heureux de signer cet accord qui est historique en ce sens que nous n'avions jamais vu des acteurs politiques rivaux se rassembler, sans aucune implication internationale, pour discuter et trouver des solutions à nos différends, pour le bien commun," a déclaré samedi Martelly à HCNN. Le président haïtien faisait allusion au fait que les réunions pour tenter de résoudre les conflits politiques entre les Haïtiens ont généralement lieu sous les auspices d'une entité étrangère ou internationale et les retombées de tels pourparlers étaient souvent en deçà des résultats escomptés. "Ma volonté est de conduire les efforts visant à résoudre nos différends à travers un dialogue constructif et de prendre les mesures appropriées pour construire un avenir meilleur pour le peuple haïtien et en particulier les plus pauvres," a déclaré Martelly. Les parties ont convenu que le Président Martelly va ouvrir le gouvernement aux partis de l'opposition, que les élections auront lieu d'ici la fin de l'année (au plus tard le 26 octobre pour le premier tour ), que le tiers du conseil électoral de 9 membres peut être remplacé par les institutions compétentes de l'État ( l'Exécutif , le Parlement et le Pouvoir Judiciaire ) qui les avaient désignés. Les parties ont convenu de confier au Parlement le soin de modifier, dans les dix prochains jours ouvrables, la loi électorale actuelle pour permettre la tenue d'un scrutin pour élire les deux tiers des 30 membres de l'Assemblée du Sénat, contrairement à la législation en vigueur qui prévoit le renouvellement de seulement un tiers. Les acteurs politiques ont également convenu de la nécessité d'apporter de nouveaux amendements à la Constitution en vigueur et ont annoncé la création d' une commission, composée de représentants des pouvoirs exécutif et législatif ainsi que de dirigeants de partis politiques et d'autres groupes observateurs, pour réfléchir sur cette question et sur bien d'autres. " L'accord est un accomplissement positif et il est historique, car il c'est la première fois qu'un tel événement a eu lieu, sans aucune intrusion des puissances étrangères," a déclaré à HCNN Sauveur Pierre-Etienne, le leader du parti d'opposition dénommé Organisation du Peuple en Lutte (OPL). " L'atmosphère des discussions était bonne. Le Président Martelly, les partis de l'opposition et autres, nous étions, tous, de bonne foi, en train de faire de notre mieux pour trouver des solutions," a expliqué Pierre- Etienne L'accord a été signé par le Président Martelly, le Sénateur Steven Benoit, qui a été chargé de signer au nom du président du Sénat présentement en voyage en Europe, et par plus de 50 partis de différentes appartenances politiques qui faisaient partie des négociations tenues sous la médiation du premier Cardinal Haïtien, Chibly Langlois. Cependant, trois partis politiques, y compris le parti Fanmi Lavalas de l'ancien Président Jean- Bertrand Aristide, s'étaient retirés des négociations parce qu'ils voulaient le départ de l'ensemble du gouvernement. Le parti d'Aristide est également engagé dans un mouvement pour essayer de renverser le président Martelly. Beaucoup pensent que l'accord conclu entre Martelly, les partis de l'opposition modérée, les représentants du Parlement et d'autres, est susceptible d'isoler les extrémistes politiques qui veulent poursuivre leur désir de faire table rase du leadership élu du pays et des efforts actuels visant à renforcer la stabilité et le développement institutionnel. Cependant , il est également entendu que cet accord historique n'empêchera pas ces jusqu'au-boutistes politiques de persister dans leurs efforts pour atteindre la tabula rasa recherchée. Il est également clair que l'accord et ceux qui l'ont signé seront bientôt la cible des attaques de ces groupes extrémistes.