On ne s’en plaint même plus parce que cela fait tellement longtemps que l’on n’a pas vu le courant. On n’a la lumière que pendant très peu de temps chaque jour. Aussi les familles vivent ( ou plutôt apprennent à vivre) dans le black out le plus complet. Un nouveau directeur pour gérer le black out. Tel est le titre de HPN ce matin. Le rationnement en énergie électrique devient de plus en plus dramatique ces derniers jours dans de nombreux quartiers de la région métropolitaine de Port-au-Prince, en dépit de l’installation récente de Jean Herrol Morose comme nouveau directeur à la tête de l’Électricité d’Haïti (Ed’H), constate Haiti Press Network.Il fait très chaud en cette période estivale. Cette canicule étouffante empêche aux gens de dormir surtout le soir venu, pendant que les moustiques leur font la guerre. L’électricité qui pouvait au moins aider dans cette pénible circonstance, n’existe presque plus dans la capitale d’un pays indépendant depuis plus de 200 ans. La population haïtienne n’arrête pas de se plaindre de ce problème persistant, horriblement vécu au quotidien depuis plus d’un quart de siècle. Malgré les changements successifs de dirigeants à la tête de la compagnie, force est de constater que le problème reste toujours entier. De nombreux quartiers de la région métropolitaine de Port-au-Prince sont constamment plongés dans le black-out. Rare, est la distribution de cette précieuse énergie qui se fait plutôt par compte-goutte, sans aucune explication valable. Et, tout le monde, d’une façon ou d’une autre, en est victime. L’équipe précédente ayant à sa tête Mme Andress Apollon gagnait malgré eux des points sur le plan communicationnel, en prenant l’habitude de toujours s’excuser dans une note de presse, pour de longues heures et/ou des jours de black-out infligés à la population, déjà privée de toutes sortes de loisir dans un pays. Face à cette situation qui s’aggrave ces derniers jours, de nombreuses personnes ne cessent de s’interroger sur les changements opérés de temps en temps à la tête de cette institution sur laquelle sont rivés les yeux de toute une population. « Pourquoi changer les dirigeants comme on change de chemise dans ce pays si les problèmes ne peuvent être résolus ? Alors qu’on vient de substituer la directrice de l’Ed’H par un nouveau directeur, cependant on a l’impression que rien ne change dans la réalité. Au contraire, la situation tend à empirer. Se sent-il bien dans sa peau, ce nouveau dirigeant de l’Ed’H ? », s’interroge Louka, un jeune entrepreneur qui établit son business à Delmas. Néanmoins, pendant que le rationnement drastique en énergie électrique persiste, les dirigeants continuent de vanter le pays comme étant « Open for business ». La compagnie est déficitaire des millions de dollars tous les mois « Quelque 18 millions », se plaint toujours le Premier ministre Lamothe qui annonçait en janvier dernier, rappelons-le, la distribution du courant électrique 24 heures sur 24 dans le pays. « Haïti doit être classée parmi les 50 premiers pays du monde dans le « Doing Business », souhaitait-il en vain. La grande interrogation que la population ne cesse de se faire demeure : c’est combien de temps encore doit-on compter pour voir enfin une distribution d’électricité au moins 18 heures par jour dans le pays, notamment à Port-au-Prince où vivent plus de trois millions (3 000 000) d’âmes?