Mardi à l’hôtel Karibe, le Premier Ministre Evans Paul a lancé sous le Haut patronage du Président Michel Martelly la Première Conférence Internationale sur le Financement de la Santé en Haïti (28 et 29 avril) en présence notamment, de la Première Dame Sophia Martelly, de Florence Duperval Guillaume, la Ministre de la Santé, de Wilson Laleau, Ministre de l’Économie et des Finances, de Victor Benoît, Ministre des Affaires Sociales et du Travail, de Mary Barton-Dock, l’envoyée de la Banque mondiale en Haïti, de l’économiste Kesnel Pharel du Group croissance, de prestataires de soins, de représentants d’ONG et des partenaires internationaux de l’État haïtien autour du thème « L'accès aux soins de santé pour tous en Haïti : défis et perspectives pour son financement ».

 Sophia Martelly a plaidé en faveur de l’accès universel aux soins, qui demeure un grand défi pour Haïti, d'où l'importance d'engager les débats autour du financement de ce secteur. « Depuis 2011, je circule à travers tout le pays et je constate tous les défis auxquels fait face la population haïtienne [...] La santé n’a pas de prix, mais elle a un coût. La formation des cadres en santé a un coût, construire des bâtiments adéquats, organiser la recherche en fonction de nos besoins et de nos ressources, tout ceci a un coût »

 Comment faire passer les 5,70 dollars par an/habitant de dépenses de l’État haïtien en santé [2011-2012] pour atteindre les 315 dollars de la République dominicaine ou les 603 dollars de Cuba ? Des chiffres qui démontrent la précarité de la santé en Haïti, qui a été largement été discuté entre les participants à la recherche de la meilleure formule pour faire décoller le système de santé haïtien.

 Des soins de santé ou les ménages haïtiens paient 29 centimes sur une gourde alors que la communauté internationale contribue à hauteur de 68 centimes pour chaque gourde dépensée dans la santé au pays. La Ministre Guillaume s’est longuement questionné sur les problèmes du financement « comment faire face à cette réduction de l'aide externe qui est imminente et inverser progressivement ces 68% des dépenses qu'elle supporte, dont 42% environ sont gérées par les organisations internationales et 19% par les ONG locales ».

 Un système de santé sous-financé par l’État, rappelons que dans le budget rectificatif 2014-2015 le poste santé s’élève à 5,5 milliards de gourdes (3,3 milliards pour le fonctionnement et 2,2 pour les investissements). Pour Kesnel Pharel, les autorités doivent comprendre qu’il ne sera pas possible de soutenir une croissance supérieure à 5% avec des investissements dans le domaine de la santé aussi faible.