Dans un texte publié le 12 novembre dernier, le ministre de la communication, Rudy Hérivaux, a traité l’opposition politique de « cafards ». Une semaine plus tard, l’Organisation du Peuple en Lutte (OPL) a réagi, dans une note de presse acheminée à HPN, en détaillant le sens de la métaphore « cafards », utilisée par un ministre du pouvoir en place.


En prenant en exemple le génocide rwandais en 1994, l’OPL montre que le mot cafard, utilisé dans un discours politique, peut être, à tort ou à raison, interprété comme l’image annonciatrice d’une dictature en gestation.
« La métaphore du cafard utilisée dans le discours politique nous rappelle avec un frisson dans le dos, la discursivité du génocide rwandais savamment planifié et patiemment mis en œuvre. Un idéologue du régime, Jean Pierre Chrétien, écrivait peu de temps avant le début du nettoyage ethnique que : « Les Tutsi doivent reconnaître qu’ils ne sont pas des Rwandais (…) seulement des rats, des serpents, des cafards. » (Chrétien, 2007 : 142).
L’OPL a ainsi réclamé des excuses publiques et justifiées pour les leaders et les membres de l’opposition généralement quelconques, ainsi traités de façon inappropriée par le ministre Hérivaux.
A rappeler que le Dr. Rudy Hériveaux, ministre de la Communication de l’administration Martelly-Lamothe, avait dénoncé, dans un éditorial, sans langue de bois, intitulé « Le syndrome du cafard », une opposition "incapable de formuler les éléments d’une réflexion sérieuse pour la conduite du destin national » et déplorant le « triste spectacle quasi quotidien, symptomatique de la bêtise d’une certaine classe politique rétrograde, figée dans l’archaïsme et les vieilles pratiques démagogiques."
N.B. En 1980, lorsque des milliers de Cubains ont fui Cuba par le port de Mariel pour chercher asile aux Etats-Unis, ils furent appelés aux Etats-Unis ‘Marielitos ‘ mais à Cuba la presse du régime les traita de ‘vers de terre’. A chaque régime, son juron animalier !