Port-au-Prince, le 26 septembre 2016 – (AHP) – Le festival Masi Madi, qui devrait débuter ce mardi à Port-au-Prince, vient d’être reporté sine die. C’est ce que nous avons appris auprès du principal responsable de la fondation KOURAJ (Courage en français), Charlot Jeudy, organisateur de l’événement.

 

M. Jeudy, l’un des défenseurs des droits de la communauté des LGBT (lesbiennes, gays, transgenres, bisexuels) n’a pas donné les raisons pour lesquelles l’événement a été reporté mais depuis son annonce, la semaine dernière, plusieurs personnalités dont le sénateur Jean-Renel Sénatus, connu pour sa lutte contre les déviances sexuelles lorsqu’il était commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, avaient appelé à son annulation.

 

La FOKAL ou Fondasyon kilti ak libète (fondation culture et liberté) qui devait recevoir certaines activités du festival, a annoncé dans une note de presse ce lundi, signée par sa directrice des programmes, Elizabeth Pierre-Louis, avoir renoncé au festival, évoquant ‘de graves menaces’.

 

Jean-Renel Sénatus a lui, dénoncé des velléités de s’’attaquer à la cellule familiale haïtienne’, pointant du doigt les organisations qui soutiennent ouvertement et financièrement ce festival, qui était prévu du 27 au 30 septembre. Il a même invoqué des manoeuvres pour faire déraper la présidentielle et les législatives prévues le 9 octobre prochain.

 

L’ambassade du Canada et l’Institut français d’Haïti sont les principaux partenaires de l’événement. Je pense qu’ils doivent avoir mieux à nous offrir, a dit le parlementaire, qui a dénoncé le caractère illégal d’un tel festival.

 

En plus de la FOKAL, d’autres lieux devaient accueillir ce festival. Entre autres, l’Institut français d’Haïti et la cinémathèque de Pétion-Ville.

 

Le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Me Jean Danton Léger, a indiqué lundi matin, que l’organisation KOURAJ ne l’avait pas officiellement notifié de la décision de tenir le festival.

 

"Le Parquet n’avait pas reçu de correspondance annonçant la tenue du festival et nous n’avons pas jugé bon d’alerter les organisateurs de notre décision de l’interdire", a indiqué le chef du parquet, annonçant qu’il était prêt à procéder à l'arrestation, en flagrant délit, des "festivaliers" à n’importe quel endroit où l’événement se produirait.

 

Il a dénoncé des pratiques pouvant porter atteinte à la morale sociale, aux bonnes mœurs et à l’ordre public, aucune loi n'autorisant en Haïti le "mariage pour tous".

 

Le commissaire du gouvernement reconnait toutefois que tout individu a le droit, au nom de la liberté individuelle, de disposer de son corps comme bon lui semble et de choisir son orientation sexuelle, pourvu qu'il ne nuise pas à la morale publique.

 

Le festival ‘Masi Madi’, le premier du genre en Haïti, sevrait organisé dans le but  proclamé de promouvoir les droits des homosexuels en Haïti, selon Charlot Jeudy de la fondation KOURAJ.

 

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L'annonce d'un tel festival a donné lieu à toutes sortes de rumeurs, les unes les plus invraisemblables que les autres, entre autres, celles voulant que les festivaliers se préparaient à défiler en petite tenue et à se livrer à des exhibitions inédites.