P-au-P, 07 juil. 2014 [AlterPresse] --- Alors que des migrantes et migrants haïtiens s’empressent de retourner en Haiti, pour obtenir des documents légaux nécessaires à leur inscription au Plan national de régularisation des étrangers en situation irrégulière (Pnre) en République Dominicaine, les discussions s’enchaînent au sein du gouvernement, selon l’agence d’information en ligne AlterPresse. Une réunion importante devrait se tenir ce lundi 7 juillet avec le ministre des Haïtiens vivant à l’étranger François Guillaume, en vue d’apporter des solutions aux problèmes adjacents, indique Nesmy Manigat, l’ex-coordonnateur national de la commission bilatérale de haut niveau, impliquée dans le dialogue initié début 2014. M. Manigat n’a pas donné plus de détails. Ce dialogue est, pour l’instant, au point mort entre les deux Etats. Dans l’intervalle, des violences contre les ressortissants haïtiens continuent d’être enregistrées à la frontière. Un Haïtien Erisma Pierre a été retrouvé mort le mardi 1er juillet, à Mauricin, une localité de la province de Independencia, au Sud de la République Dominicaine. « Ce migrant haïtien, originaire de Bwa Nègès, 5e section de la commune frontalière de Fonds-Verrettes (Haïti), résidait à Barahona depuis 7 ans. Il était venu en Haïti chercher son acte de naissance pour aller se faire inscrire au Plan National de Régularisation des Etrangers en situation migratoire irrégulière (Pnre) », rapporte la plateforme Garr. Un présumé coupable, initialement appréhendé, aurait été libéré, selon les informations disponibles. Devant ce nouveau drame, mais qui constitue une constante à la frontière avec la République Dominicaine, la plateforme Garr demande à l’Etat haïtien de mettre en place de « vrais programmes sociaux », qui puissent répondre aux besoins de la population haïtienne, notamment les couches les plus vulnérables, en vue d’éviter de telles pertes régulièrement enregistrées sur le territoire voisin d’Haïti. Parallèlement, la plateforme Garr exhorte les autorités dominicaines à ouvrir une enquête pour que la lumière soit faite autour de ce nouvel assassinat (un de plus) parmi les ressortissants haïtiens en terre voisine. Les ressortissants haïtiens en République Dominicaine ont, jusqu’au 28 février 2015, pour se régulariser. Le président dominicain Danilo Medina a sollicité l’aide du gouvernement haïtien, dans la perspective de faciliter le travail des fonctionnaires dominicains. L’objectif de cette activité est d’inscrire les travailleurs haïtiens dans le cadre du Plan national de régularisation des étrangers en situation irrégulière, en République Dominicaine (Pnre), dont le nombre est très élevé. Près de 458 mille 233 migrantes et migrants seraient d’ascendance haïtienne, suivant une enquête du registre national des statistiques dominicaines. Un chiffre qui représente 87.34% de la population immigrante résidant en territoire dominicain. Ce plan vise à offrir aux personnes en situation irrégulière, une sorte de carte de résidence, pour fonctionner normalement, pour travailler et faire du commerce en territoire voisin. Initié le lundi 2 juin 2014 avec un processus d’inscription, le plan envisagé comprend deux grandes phases, notamment une phase d’implémentation qui a démarré le 1er décembre 2013 et qui a pris fin le 31 mai 2014. Le 2 juin 2014, l’Etat dominicain a commencé la deuxième phase, qui devrait prendre fin le 31 mai 2015. Mais l’Etat haïtien, curieusement, ne bouge pas quant à lui.