New York, Sep 24 2009 8:50PM
Partant du constat que les pays les plus fragiles étaient désormais soumis à des crises non seulement alimentaire, énergétique, financière mais aussi environnementale, le président d';Haïti René Préval a plaidé jeudi à l';Assemblée générale de l';ONU pour une « globalisation de la solidarité ».
« Le moment est venu d';opposer à la globalisation du profit à tout prix, érigé en nouveau credo, une globalisation de la solidarité, seule garante de l';éradication de la misère », a dit M. Préval, au deuxième jour du débat général de l';assemblée délibérative de l';ONU <"http:www.un.orgga64generaldebateHT.shtml ">(texte et vidéo du discours).
« En raison de quoi l';humanité entière devrait-elle accepter que la moitié des habitants de notre planète vivent avec ces privations, dans la faim et le dénuement, sans la perspective d';une amélioration de leur situation? », s';est-il interrogé.
« En raison de quoi l';humanité entière devrait-elle accepter que notre planète soit mise en danger de manière irresponsable, que des espèces soient condamnées à la disparition, que nos populations, par l';effet des changements climatiques, soient rendues plus vulnérables face aux désastres naturels simplement à cause de choix économiques égocentriques d';une petite minorité de pollueurs? »
« Cette situation n';est pas le fait du hasard. Elle est la conséquence directe du modèle de développement et de gouvernance que les nations reconnues comme puissantes ont imposé au reste du monde, pendant plusieurs siècles. Un modèle de développement et de gouvernance surtout préoccupé du bonheur de l';argent et trop peu de celui des gens. Un modèle de développement qui au sein même des pays riches impose une vie précaire à une grande partie de leurs propres populations, privées de soins de santé, de logements décents et même d';une éducation de qualité », a-t-il affirmé.
René Préval a souligné que les Haïtiens, « comme beaucoup d';autres peuples des pays du Sud, sont un peuple laborieux, ingénieux et entrepreneur, doté d';une grande résilience forgée dans la gestion du déboire quotidien, et capable d';exploiter à l';extrême limite et d';optimiser la moindre ressource mise à sa disposition ».
« Nos peuples ont soif de mobiliser ce potentiel et cette capacité pour prendre la voie du développement soutenable. Développer nos pays est donc une tache possible », a-t-il insisté.
Le président d';Haïti a par ailleurs condamné le coup d';Etat par des militairs contre « le président du Honduras José Manuel Zelaya, légitimement élu par son peuple ».
Il s';est aussi élevé contre le maintien de « l';embargo américain contre le peuple cubain » et regretté que les résolutions adoptées depuis 15 ans par l';Assemblée générale pour demander son annulation restent lettre morte.